Everly - la critique du film

Pour voir Salma Hayek retranchée seule face à des yakusas armés jusqu’aux dents, c’est en e-Cinema que ça se passe. Le film de Joe Lynch est disponible en VOD depuis le 17 juillet 2015.

L’argument : Everly, une call girl devenue indic pour la Police, doit affronter une armée de tueurs professionnels envoyés par son Ex, un ponte de la mafia… Retranchée dans un appartement, EVERLY, incarnée par la sculpturale Salma HAYEK, est prête à tout pour se défendre et sauver sa fille… Le sang va couler à flots…

© Splendid Film

Notre avis : Everly, du cinéaste bis et geek Joe Lynch (Détour mortel 2, Knight of badassdom) est à l’image d’un film de Luc Besson qui mettrait en lumière une héroïne létale au caractère bien trempé (Nikita et Lucy). Le genre de badass girl tellement imposante qu’elle s’approprie le titre même du long métrage. Ici c’est la bomba latina Salma Hayek qui est invitée à venir jouer de la gâchette dans un huis clos estampillé cinéma d’exploitation rappelant à la fois The Raid et Assaut pour son côté bâtiment copieusement assiégé. Du haut de ses 48 printemps, celle qui, il y a bientôt 20 ans, incarnait chez Tarantino la souveraine sexy d’une horde de vampires dans Une nuit en enfer ne nous a jamais paru aussi belle et pétillante.

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Balancé in media res à ses côtés, on nous convie à prendre fait et cause pour le petit bout de femme au moment où celle-ci décide de lancer sa révolte contre des yakuzas qui l’exploitent sexuellement. Sensé s’opérer avec l’aide de la police, le soulèvement ne tourne pas comme prévu et notre Everly se retrouve vite privée de toute assistance. Recluse armée dans un appartement, elle devra repousser les hostiles commandités par un intraitable boss mafieux. La belle est partie pour en baver toute la nuit, assaillie par des vagues d’assaut furieuses et répétées. Si le film ne brille pas par son scénario bien trop basique qui tiendrait sur le repli d’un timbre poste, on adhère à cette forme d’insolence visuelle décomplexée où ça dessoude de la prostituée et du mafieux à coup de calibre en se permettant quelques outrances sanglantes bien jouissives.

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De ce défilé d’ennemis, on s’amusera tout particulièrement de l’arrivée d’un expert des supplices à base de solutions corrosives accompagné par un sado maso kamikaze. Et Joe Lynch de mener la barque avec assez d’inventivité et de nervosité pour nous garder connectés même si le face à face final entre Everly et son "propriétaire" se montre un peu plus décevant car cherchant à jouer sur un terrain qui ne lui convient guère (on découvre que des liens insoupçonnés existent entre le boss mafieux et Everly, mais cela manque de profondeur).
Pris avec le recul d’une arme lourde dans l’avant bras, on en vient à pardonner ses défauts à cette série B de siège nourrie à l’esprit grindhouse pour finalement l’ingurgiter d’une traite. Le charme de Salma Hayek couplé à une action jubilatoire assure à Everly un statut de petit plaisir bis coupable loin de se montrer déplaisant.