Le 10 avril 2020
- Réalisateur : Isabelle Desalos
- Genre : Court métrage
Le cinéma d’Isabelle Desalos : un miroir affûté de notre société contemporaine. Des courts qui en disent long.
Entretien : Isabelle Desalos est réalisatrice, scénariste, comédienne et metteure et scène.
Diplômée en lettres modernes à l’Université Sorbonne-Paris IV, elle reçoit parallèlement une formation en tant que comédienne et a travaillé comme assistante à la Comédie-Française.
Elle a notamment mis en scène Coriolan de William Shakespeare, deux pièces d’Eugène Labiche, Gauche Uppercut de Jouanneau et Moi, Poucet, d’après Charles Perrault.
Depuis 2009, Isabelle Desalos travaille comme assistante à la réalisation et comme régisseuse cinéma, notamment sur SK1 de Frédéric Tellier, Et mon cœur transparent des frères Vital-Durand également avec Dany Boon, ainsi que sur Les Traducteurs de Régis Roinsard, Les Tuche 3, Taxi 5, la série Victor Hugo de Jean-Marc Moutout, la série M6 Scènes de ménage et Demain nous appartient sur TF1.
L’Accroc réalisé en 2018 est son premier court-métrage, sélectionné dans plus de 80 festivals de part le monde. Elle réalise aussi You’re talking to me ? qui, à l’heure actuelle, débute sa carrière et a été primé au Changing Face International Film Festival. Il y a déjà quinze sélections pour ce court-métrage. Sa dernière réalisation s’intitule Nini et la voiture rouge.
Brigitte Corrigou : Pourriez-vous nous parler de votre première réalisation ?
Isabelle Desalos : L’Accroc est un court-métrage de 7mn54. C’est l’histoire de Camille et Etienne qui se rencontrent en boîte de nuit. Ils prennent le temps de se découvrir et rapidement une belle entente se noue entre eux. Leur histoire commence bien, mais très vite elle va se transformer en cauchemar.
Une rencontre entre deux êtres, c’est toujours délicat et subtil, ça tient sur un fil...
Probablement à cause de leur égocentrisme et leurs peurs aussi, mes deux personnages vont tout gâcher et ça se transforme très vite en vertige et en confrontation.
J’ai choisi de mêler le futur et le présent, d’éclater la temporalité, de mélanger le début de la rencontre et sa transformation, en mettant l’accent sur l’idée de situation inconciliable. Même si l’espoir n’est jamais très éloigné.
J’espère que les spectateurs percevront cette dimension !
Camille porte en elle un lourd secret, mais elle ne le dévoile pas à Etienne qui, du coup, ne comprend pas sa réaction particulière. Il la juge semblable aux autres femmes qu’il a pu rencontrer, trop complexes, trop "prises de tête". Ce qu’elle n’est pas du tout, au fond d’elle même.
A travers ce premier film, je pose des questions sociales importantes, comme la violence ambiante, les MST, l’agression sexuelle. Mais je voulais surtout souligner l’absurdité de tout cela et montrer à quel point tous les éléments de notre vie influencent sans cesse nos choix.
B.C : Et en deux mots, Nini et la voiture rouge ?
I.D : Ce court-métrage a été créé dans le cadre du Nikon film Festival et a été classé 36 ème sur 1249 propositions.
Il a par ailleurs été sélectionné au Festival Jeune public, ainsi que dans le cadre du Festival Instant Femmes.
Il traite en partie du thème très actuel du genre, mais je laisse aux spectateurs le plaisir de le découvrir et de juger par eux-mêmes.
B.C : Et quelle est votre actualité aujourd’hui ?
I.D : A l’heure actuelle, j’ai écrit quatre scénarios dont les thèmes respectifs oscillent entre la solitude, la passion, l’avortement, le destin. Des faits sociétaux récurrents qui me tiennent à cœur et qui m’ont toujours plus ou moins trotté dans la tête.
Une de mes écritures est en cours de finalisation, autour de l’inceste.
Mon processus de création se concentre autour des rapports entre les êtres, le rapport aux choses et le rapport à soi qui, à mes yeux, est bien souvent le plus complexe et le plus dramatique !
Je reste persuadée que chacune et chacun d’entre nous sommes des héroïnes et des héros en puissance, mais que bien souvent nous l’ignorons, parce que trop souvent nos peurs nous submergent.
B.C : Vous êtes donc en attente de partenariats et d’appels à projets pour l’instant, autour de ces écritures ?
I.D : Tout à fait. Je reste confiante. Le court-métrage est une forme qui stimule mon imagination et je m’y sens très à l’aise.
J’espère que le spectateur y trouvera des éléments de réponses ou en tout cas qu’il saura se reconnaître derrière ce langage des corps que je travaille particulièrement, parce que les mots ne parviennent pas toujours à dire les choses.
Isabelle Desalos, réalisatrice, scénariste.
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