Le 19 mars 2022
Entre les vagues fait la démonstration parfaite que les simagrées lacrymales et le montage ultra-rythmé ne riment pas toujours avec réussite.


- Réalisateur : Anaïs Volpé
- Acteurs : Alexandre Desane, Déborah Lukumuena, Sveva Alviti, Souheila Yacoub, Matthieu Longatte, Angélique Kidjo
- Genre : Drame
- Nationalité : Français
- Distributeur : KMBO
- Durée : 1h40mn
- Date télé : 30 avril 2025 23:20
- Chaîne : Arte
- Date de sortie : 16 mars 2022
- Festival : Festival de Cannes 2021

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Résumé : Rêver, foncer, tomber, repartir, rêver encore, et recommencer. Elles ont l’énergie de leur jeunesse, sa joie, son audace, son insouciance. Deux meilleures amies, l’envie de découvrir le monde. Margot et Alma sont inarrêtables, inséparables.
Critique : Anaïs Volpé est arrivée à Paris à dix-huit ans, pour s’adonner à sa passion du théâtre, un peu à la manière de son héroïne, Margot, qui se débat entre petits boulots et auditions théâtrales ou cinématographiques. Elle finit par décrocher le rôle de la doublure, alors que sa meilleure amie, Alma, est choisie pour incarner le rôle principal sur les planches. En ce sens, Entre les vagues est un film sur le métier de comédienne et évidemment l’amitié. Pendant une heure quarante, la cinéaste alterne les répétitions de la pièce et les tranches de vie des deux jeunes femmes, jusqu’à ce que le drame survienne. Au milieu, il y a une metteuse en scène italienne qui résume à elle toute seule la caricature d’un certain univers parisien artistique où l’orgueil et l’emphase en sont les attributs principaux.
- Copyright KMBO
Souheila Yacoub et Déborah Lukumuena occupent le devant de la scène d’un bout à l’autre du récit. Si leur talent est incontestable, elles se laissent emporter dans une mise en scène bruyante et excessive. Les rires, cris, larmes, colères prennent toute la place dans leur jeu qui aurait gagné à plus de nuance et de pudeur. On craint même qu’en incarnant deux comédiennes, elles jouent aux actrices dans ce qu’il y a peut-être de pire. Elles en font des tonnes, au point que le récit dérive petit à petit vers le mélodrame. A cela s’ajoute un montage très rythmé, à la façon d’un film d’action, qui au lieu de capter l’attention, épuise littéralement le spectateur. L’agitation des personnages emprunte les excès d’un Andrzej Żuławski, sinon qu’il n’y a pas dans le récit la force et l’intensité des œuvres du cinéaste polonais.
- Copyright KMBO
Entre les vagues demeure un film épuisant au sens littéral du terme. On ressort de ce récit accablé par autant de drame, de pleurs et de démonstrations.