Elysium - le test DVD

Le film de Neill Blomkamp méritait bien une nouvelle chance dans les salons. Et si l’on refaisait une petite place dans nos lecteurs à cet univers de S-F brut de décoffrage ?

L’argument : En 2154, il existe deux catégories de personnes : ceux très riches, qui vivent sur la parfaite station spatiale crée par les hommes appelée Elysium, et les autres, ceux qui vivent sur la Terre devenue surpeuplée et ruinée. La population de la Terre tente désespérément d’échapper aux crimes et à la pauvreté qui ne cessent de se propager. Max, un homme ordinaire pour qui rejoindre Elysium est plus que vital, est la seule personne ayant une chance de rétablir l’égalité entre ces deux mondes. Alors que sa vie ne tient plus qu’à un fil, il hésite à prendre part à cette mission des plus dangereuses - s’élever contre la Secrétaire Delacourt et ses forces armées - mais s’il réussit, il pourra sauver non seulement sa vie mais aussi celle de millions de personnes sur Terre.

Le film : Pour son deuxième passage derrière la caméra, Neill Blomkamp se voit octroyer un budget de 100M$ avec la bénédiction d’Hollywood grâce au succès surprise de District 9 en 2009 (près de 200M$ de recettes dans le monde pour une mise de départ de seulement 30M$ et 1 100 000 entrées au box office français). Elysium fait mieux et parvient à attirer 1 500 000 amateurs de S-F hardcore sur notre territoire (bien aidé cette fois par la présence de Matt Damon en tête d’affiche). Au sein de notre rédaction, le film a divisé, ce n’est rien de le dire, la faute à un script pas franchement fouillé affichant trop souvent son message avec une grosse paire de bottes flanquées du sigle "rudimentaire". L’organigramme se présente comme ceci : les pauvres en bas sur la Terre et les riches en haut sur la nouvelle Eden "Elysium". La représentation schématique se voit rattachée à un discours sous forme de diatribe sociale minimaliste impliquant l’immigration illégale en toile de fond. Et pourtant, si l’on fait abstraction de ces petites défaillances techniques, la grosse machine de S-F livrée par le réalisateur sud africain n’est jamais en manque d’idées pour assouvir nos désirs de paysages futuristes dévastés et chaotiques (un Los Angeles à deux doigts d’un post apo poussiéreux à la Mad Max) sans oublier ses scènes d’actions fougueuses, investies par une brutalité sans retenue (la prise en chasse du vaisseau de William Fichtner et le dernier acte musclé sur Elysium). Le belliqueux Kruger interprété par Sharlto Copley en impose (même avec des mimiques et un doublage français qui restent assez indigestes), Matt Damon se démène plutôt bien, enfin Jodie Foster imprègne encore une fois la pellicule de toute sa classe. Bref assez d’arguments disposés à vous convaincre de laisser une seconde chance en DVD à cette œuvre certes imparfaite mais recelant de trouvailles graphiques pour le moins intenses.

LE TEST DVD :
Pas grand chose à dire d’un point de vue technique, la qualité est au rendez-vous, par contre cette édition DVD s’est délestée d’un nombre conséquent de bonus par rapport au Blu-ray.

Les suppléments :

Cette édition DVD contient deux bonus d’une dizaine de minutes qui s’avèrent un peu courts mais loin d’être déplaisants. Le premier "Collaboration : façonner les performances d’Elysium" passe en revue une partie du travail avec les comédiens dans les coulisses du tournage. L’occasion d’apprendre quelques anecdotes intéressantes et de constater la bonne ambiance sur le plateau. Le deuxième supplément "Une utopie de l’ingénierie : créer une société dans le ciel" s’attarde sur la conception des décors futuristes de la cité spatiale d’Elysium. Neill Blomkamp a fait appel au designer Syd Mead (il a participé à la conception des univers de Blade Runner, Star Trek ou encore Tron) pour mettre en place les ébauches pour la fabrication de ces environnements avant-gardistes.
On regrettera de devoir constater que l’édition Blu-ray est amplement plus fournie de ce côté.

L’image :

Pour une copie DVD, l’image offre un rendu exemplaire, très proche des standards de la haute définition. L’univers d’Elysium que ce soit sur terre ou dans l’espace jouit ici d’une belle précision.

Le son :

Les pistes audio VO et VF sont proposées dans un 5.1 Dolby Digital qui permet de s’immerger correctement dans le film grâce à son lot d’effets sonores au moment des transports en vaisseaux et plus particulièrement sur les détonations et explosions qui abondent. Enfin la bande son atmosphérique signée par le compositeur Ryan Amon accentue un peu plus cette ambiance spatiale et chaotique recherchée par le réalisateur.