Le 11 avril 2007

Film du mois ou feu de paille ? Sunshine divisera peut-être, mais au sein de notre rédaction, la fascination du dieu soleil est totale. Retour sur un film de culte...
Film du mois ou feu de paille ? Sunshine divisera peut-être, mais au sein de notre rédaction, la fascination du dieu soleil est absolue. Retour sur un film de culte...
En 1986, le groupe A-HA chantait “The sun always shines on TV". Vingt et un an plus tard, c’est au cinéma que le soleil semble vouloir briller. Et de tous ses feux grâce à notre coup de cœur du mois, le film qui redéfinit la notion même de sublime au cinéma, le magi-(a)stral Sunshine. Danny Boyle, cinéaste britannique rarement loué par les critiques mais considéré comme culte par le public, revient sur la quintessence même de ce que le grand écran peut nous offrir de plus beau en matière de plans cinématographiques dans le domaine hypercalibré du blockbuster pour spectateurs en "mâle" d’action. Oui, la magie visuelle de Sunshine n’est pas universelle. Elle plaira avant tout aux grands rêveurs qui ont les yeux rivés sur les étoiles, ceux qui ont trouvé dans le cinéma leur source de fantasmes d’action. Bref, au genre masculin plus enclin à dévorer la science-fiction et le fantastique. L’horreur et les bonnes grosses explosions spectaculaires. Mais il n’est pas interdit aux damoiselles d’aller tâter du rayon de soleil de ce long métrage, le seul qui ne heurte pas les yeux et que l’on peut observer avec délectation sans porter de lunettes protectrices.
Après tout Sunshine offre une sacrée palette d’émotions. Il berce. Exalte. Angoisse. Et bouleverse. Il se pose à la fois comme œuvre de fiction saisissante et œuvre d’art à observer pour la beauté de chacun de ses plans. Bref un monument spatial qui sait suspendre les règles du genre de la SF pour nous placer en apesanteur et susciter l’extase.
S’il n’y avait donc qu’un film à voir ce mois-ci, c’est celui-ci, tant il déploie des ambitions de démesure panoramique qui ne peuvent se savourer pleinement que dans le gigantisme des meilleures salles de cinéma. Et quand on voit la concurrence de la semaine en matière de grosses productions américaines, peut-on vraiment hésiter. Un Bruce Willis que l’on dit tellement mauvais que son distributeur français ne l’a montré qu’à une poignée de journalistes de peur de nuire à sa carrière (Dangereuse séduction) ; une suite déchue qui embarrasse Disney (Goal 2) ; des tortues ninja qui surfent sans se fouler sur la vague de la nostalgie des années 90 de certains jeunes adultes sans se soucier de leur offrir un scénario (TNMT) et un énième biopic académique qui se demande où sont passés ses Oscars (Goodbye Bafana). Bref, vous qui avez tant besoin de la chaleur des premiers rayons printaniers sur votre peau, cette semaine il est possible de concilier salle obscure et bain de soleil pour un moment de jouissance mystique inédit à ce jour. Tous dans vos salles.