Le 7 octobre 2024
Drone est un ingénieux thriller qui joue habilement avec les codes du fantastique et du film noir, même si hélas on reste sur notre faim dans les dernières séquences.
- Réalisateur : Simon Bouisson
- Acteurs : Cédric Kahn, Bilel Chegrani, Marion Barbeau, Stefan Crepon, Eugénie Derouand
- Genre : Thriller
- Nationalité : Français
- Distributeur : Haut et Court
- Durée : 1h50mn
- Date de sortie : 2 octobre 2024
- Festival : Festival d’Angoulême 2024
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Résumé : Une nuit, Émilie, une jeune étudiante, remarque qu’un drone silencieux l’observe à la fenêtre de son appartement. Les jours suivants, il la suit et scrute chacun de ses mouvements. D’abord protecteur, le drone devient inquiétant. Émilie se sent de plus en plus menacée.
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Critique : Simon Bouisson est déjà très connu pour l’écriture et la mise en scène de séries à succès. Cette fois, il s’attaque au format plus ramassé du cinéma, dans une histoire de harcèlement par un drone sur une jeune architecte en herbe. Voilà donc un sujet qui, sur le papier, n’a rien pour fonctionner. En effet, la poursuite d’une héroïne par une machine volante dont on ignore qui la télécommande et à quelles fins elle est espionnée constitue un sujet hasardeux dont on peine à penser qu’il puisse occuper deux heures de temps des spectateurs. Or, Simon Bouisson réalise l’exploit, dans un long-métrage largement vraisemblable et mené tambour battant.
Le réalisateur ne manque ni de talent, ni d’ingéniosité pour faire de ce récit une palpitante course-poursuite entre un robot, quasi semblable dans les postures à un être humain, et une jeune femme qui fait montre d’un self-contrôle et d’une combativité absolument exemplaires. Les ennemis sont invisibles, mais le scénario permet de douter de l’honnêteté de chacun des protagonistes, jusqu’à ce qu’évidemment la mort s’ensuive. L’écriture est donc très maline, permettant à l’ensemble des personnages d’entretenir la paranoïa qui pèse sur l’atmosphère. Il faut dire que les acteurs se laissent porter par ce récit, avec une vraie appétence pour le mystère dans un style qui évoque autant le fantastique que le polar psychédélique.
- Copyright Haut et Court
L’emprunt des nouvelles technologies pour nourrir le scénario, dont l’Intelligence Artificielle, fonctionne très bien. En ce sens, le réalisateur renouvelle totalement le genre, là où la grande majorité des thrillers ont épuisé toutes les ficelles du propos. La mise en scène cultive l’angoisse, non sans un certain goût pour la perversité des personnages. D’ailleurs, plus que le drone lui-même, les hommes, dès lors qu’ils sont confortés par leur richesse ou célébrité, ne manquent pas de montrer le pire de ce que la manipulation, le harcèlement peuvent donner à voir.
La difficulté dans ce type de film demeure la fin. C’est sans doute là l’écueil le plus important de Drone, dans la mesure où le récit se termine sur une impasse, peu ou pas réconfortante. On flaire qu’une suite sera évidemment possible, la protagoniste pouvant à son tour se transformer en un être machiavélique, comme tout bon film d’horreur qui se respecte. Ses ennemis tapis derrière des écrans d’un ordinateur ou la télécommande des drones n’ont qu’à bien se tenir.
- Copyright Haut et Court
Voilà donc un premier film de cinéma fort ingénieux. On aura d’ailleurs particulièrement apprécié l’incarnation du mal à travers ce drone au regard troublant, et les effets de l’image rendus notamment par des drones eux-mêmes, en lieu et place des traditionnels steadicams ou rails de travelling. La caméra se déplace au milieu de la ville, des tours, avec une grande fluidité, participant à un sentiment d’immensité des paysages urbains.
On pardonne du coup ce dénouement un peu raté tant l’ensemble aura su captiver notre attention, d’un bout à l’autre des deux heures.
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