Drift - la critique + le test DVD

L’Australie des années 70, ses vagues énormes et ses surfeurs sont réunis dans un DTV où le sport de glisse est roi. Un trip 100% adrénaline !

L’argument : Australie. Deux frères, Andy et Jimmy se lancent dans l’industrie du surf. Pour concrétiser ce rêve, ils vont devoir affronter des vagues violentes, des dealers sans scrupule et tremper dans des affaires illicites.

Notre avis : Lorsqu’on parle de film culte avec des surfeurs, on pense sans délai au très efficace Point Break de Kathryn Bigelow sorti sous le cagnard de l’été 1991. La réalisatrice américaine avait à l’époque réussi le pari de mêler film de braquage et cool attitude au creux des vagues. La nouvelle génération pourra toujours citer Blue Crush (2002) de John Stockwell qui s’éternisait dès que possible sur son casting de filles en bikini sans lésiner un seul instant pour tout mettre en œuvre afin de plaire aux MTV addict. La démarche s’avéra au final bien trop clipesque pour être honnête et dépeindre judicieusement la communauté surf.

Réprésenter de manière réaliste le monde des planches a justement été le cheval de bataille du duo de réalisateur Morgan O’Neill/Ben Nott sur Drift. En plaçant leur intrigue dans l’Australie des années 70, un terrain propice, ces derniers ne se sont pas trompés, l’état d’esprit des sports de glisse fondé autour du sentiment de liberté, d’exaltation et de proximité avec la nature étant sans cesse présent. Lorsqu’il s’agit de filmer les surfeurs en action au cœur des lames, le pari est réussi haut la main. Toutes ces scènes sont vraiment époustouflantes de réalisme et de maîtrise. La beauté de ce sport extrême jaillit à l’écran comme rarement au cinéma avec une esthétique toute proche de celle des vidéos de surf spécialisées qui mettent en avant les performances des fadas de la houle.
Pour le reste, l’intrigue de Drift suit deux frères et leur bande de potes accros aux vagues qui souhaitent réaliser leur rêve en ouvrant un magasin de surf. Ils souhaitent ainsi acquérir une petite renommée dans une industrie qui n’en est qu’à ses balbutiements en Australie au début des années 70. Ils devront cependant faire face à une bande de trafiquants de drogue locaux qui viendront leur mettre des bâtons dans les roues.

Si le script (basé sur une histoire vraie) ne possède rien d’étincelant, il suit pourtant son cours sans temps mort, rythmé par les compétitions de surf, les débuts difficiles de la petite entreprise et les virées au bord de l’océan. Porté par un casting made in Australia peu connu à l’international mis à part Sam Worthington (Avatar, Terminator Renaissance, le remake du Choc des Titans) qui campe ici un second rôle de baba cool à la fonction loin d’être insignifiante. Les hommes du cru, Myles Pollard et Xavier Samuel ne sont pas à blâmer dans leur interprétation des deux frères.
Drift s’impose donc comme une œuvre très respectueuse de l’esprit surf qu’il décrit avec fidélité et qui devrait faire plaisir aux amateurs de sports extrêmes tant la majorité des films du genre passent souvent à côté de cette mentalité propre à leur communauté. A défaut de convaincre à 100% scénaristiquement parlant, le film procure la féroce envie de sauter sur une planche et de prendre des tubes à fond les manettes ! Sous la chaleur estivale, on ne risque pas de s’en plaindre.

LE TEST DVD :
Une édition DVD tout à fait convaincante d’un point de vue technique, quelques bonus plus appropriés auraient même finis par combler totalement les attentes.

Les suppléments :

Une interview d’une cinquantaine de minutes des deux réalisateurs et de Sam Worthington nous en apprend un peu plus sur la conception du film. Un bonus un peu monotone tout de même puisque ceux-ci ne font que s’exprimer face caméra. On attendait de découvrir un peu plus le travail accompli sur les lieux de tournage via des images prises sur le vif au milieu des vagues.

L’image :

D’une très belle qualité générale pour l’édition DVD, les scènes de surf sont de toute beauté et le travail sur la photo est admirable. Le grain est bien détaillé et les couleurs radieuses. On restera souvent ébahi par la fluidité des mouvements de ces surfeurs qui escaladent les vagues immenses aux abords des côtes australiennes.

Le son :

Format son VF et VOST présent soit en 2.0 DD ou 5.1 DD. Le bruit permanent de l’eau et des vagues éclabousse les enceintes en permanence et ajoute une petite touche convaincante à l’immersion dans ce "surfing way of life" qui inonde le film. Les musiques choisies pour la bande originale, punchy et ensoleillées avec une touche 70’s collent parfaitement bien au ton recherché. Quant aux dialogues, ils ne sont jamais étouffés, nous vous conseillons cependant de suivre le long métrage avec la VO anglaise qui s’impose ici naturellement face à une VF qui reste tout de même soignée.