Le 29 juillet 2020
Un voyage sympathique dans l’inconscient d’une gamine dérangée par l’arrivée d’une petite peste. Le scénario n’est pas follement original, mais ce film d’animation danois remplit son contrat : divertir.


- Réalisateurs : Kim Hagen Jensen - Tonni Zinck
- Acteurs : Steve Driesen, Audrey D’Hulstère, Lola Dubini
- Genre : Animation, Film pour enfants, Film pour ou sur la famille
- Nationalité : Danois
- Distributeur : KMBO
- Durée : 1h21min
- Titre original : Drømmebyggerne
- Date de sortie : 29 juillet 2020

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Résumé : Emma est une jeune fille qui partage sa chambre avec Coco son cochon d’Inde. Une nuit, dans son sommeil, elle bascule dans un monde merveilleux. Elle découvre alors qu’elle a le pouvoir d’entrer dans le monde des rêves et de changer le futur. Sa vie devient extraordinaire ! Jusqu’au jour où revenir dans le monde réel s’avère plus compliqué que prévu…
Critique : Les rêves dans lesquels plonge la petite Emma, enfant qui vit seule avec son père, ont des vertus compensatoires, d’autant plus que sa situation personnelle évolue : sa famille monoparentale devient une famille recomposée. Une nouvelle femme s’installe au domicile des deux personnages. Et l’héroïne va devoir cohabiter avec Betty, la fille de sa belle-mère, petite peste rivée à son téléphone portable, dépendante aux likes et aux notifications. Sans gêne aussi : elle squatte le lit d’Emma, ne supporte pas le charmant cochon d’Inde, devenu un véritable objet transitionnel pour la gamine un peu seule. L’héroïne aux yeux ronds, dérangée dans sa quiétude initiale, va donc se servir du pouvoir qu’elle détient, dont elle prendra conscience à mesure que l’histoire avance : il lui permet d’agir sur les rêves des autres, auxquels participent de curieuses bestioles. Certaines semblent issues d’un épisode de Samsam.
Les songes sur lesquels on influe, en investissant de véritables plateaux de tournage, est une belle trouvaille, mais l’ensemble du film ne s’éloigne pas du scénario attendu : le conflit entre les deux jeunes protagonistes va se translater dans l’imaginaire, où une épreuve à valeur initiatique scellera leur amitié, qui arrange, bien sûr, les parents respectifs, très en retrait.
Ce film d’animation danois, aux gentilles tangentes surréalistes, cède parfois à l’épate, à travers des couleurs chatoyantes et des séquences un peu exagérées (la danse de Betty et du cochon d’Inde version XXL, dans un songe rutilant, est un numéro plutôt artificiel). Le récit profile aussi une critique attendue des réseaux sociaux. Mais il documente surtout l’évolution de la sociologie familiale à travers un recours à l’inconscient, sur lequel la psychanalyse aurait beaucoup à dire.
Cela étant, ce voyage dans le cerveau, peuplé de créatures sympathiques, n’égale pas la virtuosité formelle et l’intelligence de Vice Versa, que Dreams rappelle immanquablement.