Le 28 décembre 2020
Comment dit-on "gnangnan" en néerlandais ? Ce téléfilm n’est pas une réponse, plutôt une illustration... et un décalque du Journal de Bridget Jones.
- Réalisateur : Albert Jan van Rees
- Acteurs : Tjitske Reidinga, Guy Clemens, Roos Ouwehand
- Genre : Comédie
- Nationalité : Néerlandais
- Distributeur : Arte
- Durée : 1h29min
- Date télé : 28 décembre 2020 13:35
- Chaîne : Arte
- Date de sortie : 11 décembre 2020
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Résumé : Doris, 45 ans, divorcée et mère de deux ados, est dans une impasse. Alors que les gens qui l’entourent font carrière et mènent des vies bien remplies, elle n’a réalisé aucun de ses rêves. Mais, encouragée par son meilleur ami Tim, elle va peu à peu retrouver son indépendance et sa confiance en elle… Une comédie éminemment sympathique, aux accents de Bridget Jones.
Critique : Certes plus prosaïque que son rêve de princesse, prélude amusant farci de clichés, le quotidien de Doris n’est pas pas peuplé de grands parcs lumineux : il s’étire dans la grisaille d’une vie urbaine contrariée, sans métier et sans mari. A quarante-cinq ans, la protagoniste fait fi du proverbe auquel on prête des vertus roboratives -"comparaison n’est pas raison"-. Son sentiment d’échec vient de sa propension à étalonner sa vie sur l’existence des autres. D’où le constat sans appel : "qu’est-ce que j’ai fait de travers ?" ou "plus je vieillis, moins je comprends les choses". Et le personnage de sangloter devant son ami confident, qui n’a que des banalités à offrir : "tu sais, on tourne tous en rond". C’est le temps des regrets, déjà : les projets qu’on n’a pas menés, des fantasmes non assouvis. Mais peut-être que la perspective d’un week-end camping égaiera la morne litanie des jours qui se succèdent, des petits boulots qui s’accumulent, irriguant, à proportion des déceptions répétées, un romantisme proprement bovaryen.
Il se trouve que dans cette configuration le personnage adjuvant est aussi un élément perturbateur : rien de nouveau sous le soleil, puisque Tim le confident pourrait bien devenir Tim l’amant, sorti d’un mot-valise : amirant (un ami attirant). Notre Bridget Jones batave finira bien par trouver son soleil dans la grisaille, entre confessions attendues, mésaventures rigolotes et conclusion sirupeuse en forme de happy end. Ce téléfilm complètement anecdotique est une nouvelle variation sur un thème cent fois rebattu. Les clichés sexistes relatifs à l’"éternel féminin" - crises, larmes, sentimentalisme - forment une belle guirlande de Noël, sur lesquelles on peut aussi accrocher un bon nombre de formules creuses et des situations peu inspirées (qui convoquent parfois le mauvais vaudeville).
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