May the odds...
Le 16 mars 2015
Fugitif éclat de révolte, Divergente 2 : l’insurrection brise en mille éclats de verre les fantasmes cristallisés de subversion. Des deux côtés de la médaille, l’Amérique reproduit son propre paradigme.


- Réalisateur : Robert Schwentke
- Acteurs : Octavia Spencer, Shailene Woodley, Theo James
- Genre : Science-fiction, Action
- Nationalité : Américain
- Durée : 01h59mn
- Titre original : Insurgent
- Date de sortie : 18 mars 2015

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Fugitif éclat de révolte, Divergente 2 : l’insurrection brise en mille éclats de verre les fantasmes cristallisés de subversion. Des deux côtés de la médaille, l’Amérique reproduit son propre paradigme.
L’argument : Dans un monde post-apocalyptique où la société a été réorganisée autour de 5 factions (Audacieux, Érudits, Altruistes, Sincères et Fraternels), Tris a mis au jour un complot mené par la faction dominante, les Érudits, dirigés par Jeanine. Abandonnant une ville à feu et à sang, à la recherche d’alliés, Tris et Quatre sont désormais traqués par les autorités. Jeanine décrète la loi martiale pour anéantir les Divergents, tandis que la guerre entre les factions prend de l’ampleur. Pourquoi les Divergents sont-ils une menace pour la société ? La découverte d’un objet mystérieux, hérité du passé, pourrait bien bouleverser l’équilibre des forces…
Notre avis :A l’instar de dystopies adolescentes plébiscitées par le public (Hunger Games, Le Labyrinthe), Divergente tire de ses aspirations révolutionnaires une certaine légitimité. Critique légère tant de l’organisation de nos sociétés occidentales que de nos rapports à l’individu, l’univers de Veronica Roth charme sans séduire. Si le premier volet de la saga s’attachait à définir les règles implicites d’un monde futuriste divisé en factions, cet opus relègue au second plan dilemmes moraux et alternatives sociétales.
© SND
Divergente 2 : l’insurrection bénéficie considérablement du succès de son prédécesseur. Blockbuster calibré, le long-métrage sort l’artillerie lourde. De fusillades en explosions, d’hallucinations confondantes en cascades, le film arme ses séquences d’effets spéciaux. Mis en scène par Robert Schwentke (Red, R.I.P.D Brigade fantôme), il alterne scènes d’actions et d’émotions à un rythme effréné. Victime des travers inhérents aux grosses productions hollywoodiennes, il n’en honore pas moins la tradition américain du grand spectacle. Sans éblouir, Divergente 2 : l’insurrection divertit.
L’image témoigne d’un travail avisé de post-production. Les filtres teintés de rose, bleu, orange couronnent l’ensemble d’un halo fantasmagorique. Cette esthétique plastique trouve sa justification dans le positionnement idéologique un peu bancal du film, entre insubordination théorique et amortissement financier. Sans aspirer à une quelconque identité visuelle, cet univers futuriste met en scène de jeunes héros et tourne leurs péripéties à leur avantage graphique.
© SND
Le couple formé par Théo James et Shailene Woodley pâtit du manque de charisme de ses protagonistes. A l’inverse, on regrette les interventions fugaces à l’écran de Kate Winslet, Naomi Watts ou Octavia Spencer.
Divergente 2 : l’insurrection perd en richesse scénaristique ce qu’il gagne en budget. Si les amateurs de science-fiction se détourneront définitivement de la saga, le public à la recherche de sensations fortes y trouvera plus que son compte.