Le 22 avril 2019
Misère et espérance dans la province de l’Italie du Sud. Un film attachant, malgré des stéréotypes.


- Réalisateur : Edoardo Winspeare
- Acteurs : Gustavo Caputo, Antonio Carluccio, Claudio Giangreco
- Genre : Drame social
- Nationalité : Italien
- Distributeur : Les Films du Camélia
- Durée : 1h50 mn
- Titre original : La vita in comune
- Date de sortie : 24 avril 2019
- Plus d'informations : Disperata
- Festival : Festival de Venise 2017

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Résumé : À Disperata, un village isolé au fin fond des Pouilles dans le sud de l’Italie, le maire Filippo Pisanelli ne se sent pas à la hauteur de son rôle, ne trouvant pas le courage de faire face à des hommes d’affaires sans scrupules. Seule sa passion pour la poésie et la littérature lui apporte du réconfort. Enseignant bénévole dans la prison locale, Filippo y fait la rencontre de deux frères aux ambitions criminelles, Pati et Angiolino, qui à leur manière l’aideront à aller de l’avant.
Notre avis : Pati et Angiolino sont deux frères qui ont désormais dépassé la quarantaine. Personnages instables et issus d’un milieu défavorisé, ils ne se sont pas encore faits à l’idée qu’ils ne deviendront jamais des vrais gangsters, et qu’ils passeront le reste de leur existence sans jamais sortir de Disperata. Lors d’un hold-up à une station à essence qui tourne à l’échec, Pati est finalement arrêté et incarcéré. En prison, il fait la rencontre de Filippo Pisanelli, le maire mélancolique de la ville, qui, à ses heures perdues, enseigne l’art et la poésie aux détenus. Entre le maire et Pati naît une amitié improbable qui permettra à l’un de s’acheminer vers la rédemption et à l’autre de trouver le courage pour défendre le village de la menace de la spéculation immobilière.
Fondée sur une mise en scène soignée et en même temps essentielle, convoquant à la fois le registre de la comédie et celui du drame social, le dernier film de Edoardo Winspeare dessine un portrait de la vie de province, en Italie du Sud. Si nous retrouvons les clichés typiques liés à l’Italie rurale, à savoir la micro-criminalité, la religiosité aveugle, le sectarisme de la mentalité des habitants, la corruption de l’administration locale, le long métrage parvient quand même à sublimer la contingence des situations concrètes et matérielles du récit et à évoquer la naissance d’un espoir pour l’homme de s’élever, quelle que soit son extraction sociale, vers des valeurs d’honnêteté, de beauté et de solidarité.
- Copyright Les Films du Camelia
Il y a de l’ingéniosité dans ces personnages, ce qui les rend attachants, en dépit des stéréotypes dans lesquels ils sont souvent confinés et qui risquent parfois de donner une image quelque peu simpliste de la province italienne.
Détail intéressant : le village qui sert de décor à l’intrigue existe véritablementi, puisqu’il s’agit du lieu de naissance du réalisateur. Seul le nom a été changé (Depressa est le véritable nom du site).
- Copyright Les Films du Camelia
Edoardo Winspeare poursuit avec Disperata son parcours de lecture de l’Italie et notamment des Pouilles, région où il a construit sa vie et dont il connaît les habitants, ces femmes et ces hommes qui, en dépit des difficultés économiques, administratives et sociales, s’obstinent à faire face aux difficultés du présent, qui sont souvent l’héritage d’un passé problématique.