Destination planète Hydra - La critique + le test DVD

Un spectacle de SF fauché et incohérent mais très généreux en idées délirantes et kitsch.

L’argument : Un OVNI a été observé à Molino. Le professeur Solmi, avec l’aide de sa fille et de son assistant, va découvrir un vaisseau spatial au fond d’un gouffre. Suite à une mauvaise manoeuvre, des extra-terrestres ont, en effet, dû se poser sur la Terre. Ceux-ci enlèvent le groupe d’humains pour les emmener sur leur planète. Mais le voyage intergalactique va prendre une tournure improbable.

Le film : Spécialistes de la bricole et du recyclage à tout va, les réalisateurs italiens furent parmi les plus prolifiques dans les années 60, décennie qui a vu les films de science-fiction déferler sur les grands écrans européens. Si certains ont marqué le genre, notamment Mario Bava avec La planète des vampires, tourné en 1965 (et dont les points communs avec Alien sont assez troublants), d’autres n’ont pas eu la même chance et se sont contentés de faire ce qu’ils pouvaient avec les moyens du bord.
Artus nous propose donc de redécouvrir Destination Planète Hydra (2+5 : Missione Hydra), petit film bancal qui mêle, avec plus ou moins de succès, la comédie et la SF. Il est réalisé par Pietro Francisci, plus connu pour ses péplums, notamment Les travaux d’Hercule et Hercule et la Reine de Lydie, deux films transcendés par la photographie de Mario Bava. Joyeusement foutraque et partant dans tous les sens, Destination Planète Hydra est une grosse friandise estampillée "60’s" et qui sera appréciée par le spectateur pour ce qu’elle est. Inutile de chercher ici un scénario cohérent ou la moindre logique, tout est improbable, pour notre plus grand plaisir. Passant sans prévenir d’une introduction digne des Envahisseurs à la Soupe aux choux, le film de Francisci se veut en phase avec son époque : des extra-terrestres en plastique se rendent sur Terre, découvrent l’amour et se rendent compte que les humains ne sont pas si mauvais que ça, malgré la bombe atomique, les vilains Chinois qui veulent à tout prix rattraper leur retard technologique, etc.
Ajoutons à cela des effets spéciaux au rabais (dont un joli univers en toile noire agrémenté de loupiotes de guinguette pour représenter les étoiles, sans parler des costumes sortis d’un film d’Ed Wood), des voyages dans le temps et une apocalypse, pour un résultat qui plaira surtout aux amateurs de second degré, ces derniers apprécieront la VF où les doubleurs prennent un malin plaisir à détourner les voix originales (Ken le survivant n’est pas loin), même si la lassitude peut s’installer au bout d’une quarantaine de minutes. Heureusement qu’Artus rattrape le coup avec une très belle édition qui satisfera les fans de bisseries peu recommandables.

LE TEST DVD

Comme toujours, Artus nous gâte avec une édition concoctée avec amour et accompagnée d’un très beau digipack.

Les suppléments :

Alain Petit est toujours au rendez-vous. Pendant 35 minutes, le spécialiste du cinéma de genre revient plus généralement sur la science-fiction européenne des années 60, mais évoque également le film, ses acteurs, le réalisateur et le doublage français qui vaut le détour(nement). Des bandes-annonce et un diaporama photos sont également présents.

L’image :

Le master français est satisfaisant, compte tenu de la rareté de ce film. Des saletés sont présentes, mais l’image vintage reste quand même stable.

Le son :

Deux pistes, une italienne, l’autre française, sont proposées en Mono. Si la version originale est plus propre, le doublage français volontairement humoristique ravira les fans de second degré.