Deauville 2016 days 1 & 2 : Infiltrator, Captain Fantastic et Kristen Stewart

Cette fois c’est parti ! le festival du cinéma américain de Deauville a lancé sa 42e édition, quelques rayons de soleil étaient même au rendez-vous ce vendredi soir sur le tapis rouge pour accueillir les stars à l’image de Diane Kruger (présente pour introduire le film d’ouverture Infiltrator) et Chloe Grace Moretz (pour recevoir un prix qui honore l’avenir du cinéma américain très justement baptisé "le nouvel Hollywood").

Peoples et festivaliers ont donc pu confortablement s’installer dans les fauteuils du CID afin de découvrir Infiltrator, quatrième long métrage mis en scène par le cinéaste Brad Furman (The Take, Players, La défense Lincoln). On y suit le toujours très inspiré Bryan Cranston qui entre cette fois dans la peau de l’agent fédéral Robert Mazur pour une mission d’infiltration à haut risque au sein du cartel de la drogue de Pablo Escobar. Le film sortira en salle ce mercredi 07 septembre. Le résultat est classique et convenu. Les cinéphiles préféreront revoir Infernal Affairs et autres Donnie Brasco.

Poursuivons avec la journée de samedi qui aura débuté par un morceau de pellicule tout bonnement formidable. Formidable car Captain Fantastic, premier film présenté en compétition, s’impose d’emblée comme un véritable coup de coeur du public (la très longue standing ovation faite au réalisateur Matt Ross en fin de projection en dit long). Viggo Mortensen y incarne un père hippie idéaliste qui a choisit d’élever ses six enfants dans les bois, à l’écart de la société. Un tragique événement familial va les forcer à quitter leur forêt pour découvrir le monde extérieur. De notre côté nous avons été tout autant séduit que les festivaliers par cette oeuvre dense (elle propose une réflexion magnifique sur le principe d’éducation) à laquelle Matt Ross insuffle une puissante attractivité émotionnelle saupoudrée de quelques rires bienvenus. Le rendez-vous semble déjà acté pour le palmarès de samedi.
Beaucoup moins convaincant, Certain Women d’une Kelly Reichardt que l’on a connu beaucoup plus inspirée (elle avait remporté le Grand Prix ici même à Deauville en 2013 pour Night Moves). Cette dernière, nous assomme avec le destin croisé de trois femmes sur fond de détresse sociale et affective. Une déception à la hauteur de l’attente (plusieurs spectateurs agacés ont d’ailleurs quitté la salle bien avant la fin de la projection). Certain Women nous laisse tout le loisir de nous ennuyer et ce n’est ni Laura Dern, ni Michelle Williams, et encore moins Kristen Stewart qui parviendront à sauver les meubles.
Nous avons achevé la journée de projections du samedi avec Collide présenté dans la section des "Premières" du festival. Un petit thriller nerveux mis en scène par Eran Creevy (Welcome to the punch). Une oeuvre qui prouve encore une fois que l’événement prône la diversité des genres. Au menu, vitesse, carambolages spectaculaires, jolie blonde à secourir, dialogues marqués par des références cinématographiques lourdes comme des enclumes et acteurs en roue libres (Sir Ben Kingsley et Anthony Hopkins en tête). Le potentiel divertissant ne parvient malheureusement pas à faire oublier les faiblesses d’un script bêta peu attractif. On reste très loin d’un bon volet de la saga Fast and Furious (au hasard, le 5 ou le 7). Le film offre à peine de quoi animer un après midi pluvieux au festival, à condition de revoir ses exigences à la baisse.