Qui trop embrasse...
Le 5 octobre 2005
Trop de sujets pour un film qui finalement se perd dans son propos.


- Réalisateur : Pierre Hodgson
- Genre : Documentaire
- Nationalité : Américain, Français

L'a vu
Veut le voir
– Durée : 1h40mn
Trop de sujets pour un film qui finalement se perd dans son propos.
L’argument : Pierre Hodgson filme d’une part les acteurs du syndicalisme américain dans le Sud des Etats-Unis, d’autre part son père, ancien journaliste longtemps correspondant aux Etats-Unis, et cherche, par leur entremise, à montrer de ce pays "un visage que l’on a tendance à oublier sur le vieux continent".
Notre avis : L’intention était louable et, d’un certain point de vue, on peut dire que l’auteur a réussi son entreprise puisque, éminemment personnelle, elle ne cherchait ni l’exhaustivité d’un sujet ni la didactique classique du documentaire. On échappe donc à l’aspect ennuyeux et scolaire de nombreux documentaires et c’est tant mieux. Cependant, si on perçoit bien la démarche du réalisateur, la construction de son film laisse perplexe : éclatée, regorgeant d’interrogations variées, on se demande du début à la fin quelle ligne il cherche à suivre et quel est donc le sujet qu’il veut traiter. Le syndicalisme, la persistance du racisme, l’éthique journalistique, la misère dans une région des Etats-Unis ? Autant de pistes esquissées, empruntées, mais laissées en suspens. Le film souffre d’un manque d’unité et d’approfondissement dans les domaines qu’il aborde. D’autre part, et c’est sans doute le revers de cette volonté de ne pas ennuyer, les repères pour un spectateur néophyte ne sont pas légion. Tant qu’il s’agit de Luther King, pas de problèmes, mais les autres personnages du syndicalisme évoqués, l’histoire des mouvements syndicaux aux Etats-Unis, etc., auraient pu être présentés, ne serait-ce que de façon succincte, pour ouvrir ce documentaire à d’autres spectateurs que les initiés. Or ceux-là sont noyés et pataugent dans une narration embrouillée et indistincte.