Le 6 septembre 2020
Un documentaire qui, entre agitation et naïveté, prône sans tout à fait convaincre l’engagement collectif pour combattre la dérégulation économique.
- Réalisateur : Thomas Bonnot
- Nationalité : Français
- Distributeur : JHR Films
- Durée : 1h26mn
- Date télé : 12 février 2022 22:15
- Chaîne : OCS City
- Date de sortie : 9 septembre 2020
- Festival : Festival d’Angoulême 2020
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Résumé : Cyril, écrivain parisien, n’aurait jamais imaginé que Lacoste, le village de son enfance, puisse un jour être acheté par le milliardaire Pierre Cardin. Alors que rien ne le destinait à ça et poussé par son fils, il décide de s’engager contre cette OPA d’un genre nouveau et entame un véritable bras de fer avec le célèbre couturier.
Critique : Homme de lettres et de communication bien installé dans un confort certain, Cyril Montana serait plus doué pour le débat d’idées que pour les actes citoyens. C’est en tout cas ce qu’affirme son fils Gégoire, lors d’un dîner familial quelque peu houleux. Piqué au vif, Cyril prend alors la décision de sauver son village natal des griffes de celui qui, à ses yeux, fait office de prédateur d’autant plus redoutable qu’il est richissime et adoubé par les grands de ce monde.
- Copyright JHR Films
Jusqu’à la fin des années 90, Lacoste figure en bonne place dans le guide des plus beaux villages de France. Plane sur ce lieu aux pierres de calcaire blond l’ombre des sculpteurs, peintres, poètes et écrivains qui s’y arrêtèrent (Max Ernst, Jacques Hérold, René Char, André Breton entre autres....). En 2001, le couturier Pierre Cardin rachète le château du marquis de Sade en ruines, pour le restaurer et y installer un festival d’art lyrique. Un mécénat qui, au premier coup d’œil, semble ne pouvoir être que bénéfique pour le village. Mais voilà que pour satisfaire sa fièvre de collectionnite immobilière aigüe, le célèbre couturier achète à prix d’or une bonne quarantaine de maisons et de commerces, pour le simple plaisir de les posséder. Au grand désespoir des habitants, épicerie, boulangerie, café disparaissent sans qu’aucun autre commerce ne les remplace.
- Copyright JHR Films
Si l’intention semble noble, l’angle d’attaque manque d’envergure. Laissant au placard son costume de bobo parisien, notre apprenti bienfaiteur revendique haut et fort son statut d’ex-enfant du pays, élevé entre de très jeunes parents hippies et une grand-mère aimante, pour justifier le bien-fondé de sa démarche. La rencontre avec le maire, qui avoue humblement ne disposer d’aucun levier légal pour faire plier l’auguste vieillard, peu enclin à se pencher sur le sort de quelques ruraux ingrats qu’il qualifie de « braves gens qui n’ont pas cette aura internationale qu’il possède », scelle la première étape d’une longue série de tentatives infructueuses. Poussé par son fils, entre mysticisme et quête de soi, l’écrivain nous entraîne dans un pèlerinage au très long cours, dont le but essentiel est de sensibiliser à sa cause les personnes croisées sur son chemin. Pourtant, l’ambiance « peace and love » et les petites fleurs des champs n’y changeront rien. La plupart d’entre elles resteront désarçonnées par ces manifestations intempestives, peu conformes à leurs attentes. La belle assurance de ce Robin des Bois des temps modernes se fracasse finalement contre le mépris obséquieux de Pierre Cardin et bien plus encore contre celui de son neveu, le chafouin Rodrigo. La bonne humeur et le fair-play avec lesquels Cyril Montana accueille cette défaite le débarrassent tout à coup de sa carapace de narcisse et révèle un être humain infiniment plus attachant. Finalement, ce qui s’annonçait comme un combat citoyen ressemble davantage à une thérapie père-fils doublé d’un apprentissage personnel.
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