Le 16 juillet 2024
Après la trilogie australienne Le Seigneur des Anneaux succède un autre conte baroque et étincelant, Creation of the Gods I tout droit sorti de l’imaginaire chinois. Une œuvre inégale mais tout à fait attrayante.
- Réalisateur : Wuershan
- Acteurs : Yu Xia, Li Xuejian, Bo Huang, Fei Hsiang, Yosh Yu
- Genre : Drame, Fantastique, Action, Historique, Drame historique, Aventure
- Nationalité : Chinois
- Distributeur : Eurozoom
- Durée : 2h28mn
- Titre original : Feng shen Di yi bu : Zhao ge feng yun
- Date de sortie : 10 juillet 2024
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Résumé : L’adaptation d’une des plus grandes légendes chinoises. Le prince Yin Shou tente de monter sur le trône du royaume des Shang dans le sang avec l’aide de sa maîtresse Su Daji elle-même sous l’emprise du démon Renard. Le sage taoïste Jiang Ziya descendu du Mont sacré Kunlun et Ji Fa, jeune guerrier élevé par Yin Shou, s’allient pour combattre le tyran.
Critique : On pensait qu’après le roman fleuve de Tolkien, plus rien n’était possible en matière de débordements fantastiques. Creation of Gods I est inspiré de mythes et légendes chinoises, opposant un roi avide de pouvoir qui pactise avec l’immortalité contenue dans un affreux spectre, le Renard-Démon, et ses fils soucieux de justice et du respect des institutions. On apprend d’ailleurs que les jeunes hommes qui entourent le roi ne sont pas véritablement ses enfants, puisque la tradition veut que les princes des alentours confient leur garçon en qualité d’otages au monarque, servant à la fois de monnaie d’échange et de garantie de la paix. Mais les hommes étant dévorés par leur fougue voire leur haine, le conflit gagne et transforme les paysages en un vaste chantier de ruines et de morts.
Le long-métrage fleuve de Wuershan qui va se poursuivre avec deux opus est complexe à raconter, là où Le Seigneur des Anneaux semblait plus basique en matière d’histoire et de rivalités. L’effet culturel ne facilite pas vraiment la compréhension non plus, tant les personnages et les codes chinois abondent dans le récit. Mais une fois cette sorte d’opacité dépassée, Creation of Gods I se transforme en une aventure épique, bourrée d’effets spéciaux de grande envergure.
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Il faut dire que les décors et costumes sont d’une très grande beauté. le réalisateur restitue un palais chinois, qui se démarque par ses bijoux de toute splendeur. La musique traditionnelle, la danse s’invitent dans cette histoire de cape, d’épée, de sang et de monstres fantastiques qui retracent ce qu’on suppose de l’imaginaire chinois. Le réalisateur ne fait pas dans la dentelle quand il s’agit de filmer les batailles ou les intérieurs des châteaux. Les comédiens sont très nombreux, plongés dans une masse de figurants aussi impressionnante, témoignant d’un pays, la Chine, qui ne manque ni de moyens, ni de démesure.
Creation of Gods I évolue en effet dans les univers baroques et politiques qui font penser à un Game of Throne désinhibé dans les moyens et les effets spéciaux employés. Le récit s’embarque dans des directions labyrinthiques, faisant petit à petit triompher la raison contre le mal et le goût immodéré du pouvoir. Le film nous donne une petite leçon de démocratie, dans un contexte où l’Empire chinois fait la démonstration d’une conquête illimitée du monde, à coups d’investissements, de capitaux et de rachat des dettes des principaux pays occidentaux. Le spectateur tremble devant autant d’effusion de violence, ne pouvant s’empêcher de se dire qu’il ne faudrait pas que le plus grand marchand du monde se transforme en guerrier.
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Creation of Gods I pêche parfois par des longueurs assez complaisantes. La première partie jusqu’à cette sorte de plongée dans le paradis des Dieux risque de faire fuir le spectateur du fait de la grande confusion de la narration, mais une fois passées ces deux séquences, le spectacle se révèle prenant et tout à fait fascinant pour les moyens cinématographiques offerts. On finit par se laisser emporter dans une aventure aux échos asiatiques et baroques. Si la fin propose une sorte de répit dans cette tempête de cadavres et de sentiments complexes, on pressent déjà que les deux numéros à suivre rivaliseront d’inventivité et d’effets visuels.
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