Le 26 février 2025
Haletant, et finalement beaucoup moins confus que la première partie, cette héroic fantasy fait la démonstration brillante que l’empire américain n’est plus le seul leader dans les grandes productions cinématographiques d’aujourd’hui. Une réussite.


- Réalisateur : Wuershan
- Acteurs : Feng Shaofeng, Yu Xia, Li Xuejian, Bo Huang, Yosh Yu, Kris Phillips
- Genre : Fantastique, Arts martiaux - Combats , Heroic fantasy, Aventure
- Nationalité : Chinois
- Distributeur : Space Odyssey
- Durée : 2h24mn
- Titre original : Feng Shen 2
- Date de sortie : 26 février 2025

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Résumé : Alors que les troupes du roi Shang s’apprêtent à fondre sur les Terres de l’Ouest dont il est désormais le seigneur, Ji Fa organise la résistance avec l’aide du taoïste Jiang Ziya. Face aux terribles guerriers du tyran et à leur magie noire, Ji Fa peut compter sur le soutien de nouveaux alliés, eux aussi dotés de forces surnaturelles. La lutte à mort pour obtenir l’Investiture des Dieux ne fait que commencer…
Critique : On se souvenait vaguement dans la première partie de l’assassinat du roi et de ses héritiers par l’un des jeunes frères, banni lorsqu’il était jeune, et assoiffé de pouvoir. Il règne désormais à la place de son défunt père, aux côtés d’une sorcière malfaisante, capable d’absorber les blessures des autres et de se régénérer dans le corps toujours plus juvénile de pauvres victimes. Mais Ji Fa s’est réfugié dans la cité de Xidi qu’il protège au mieux qu’il peut des influences maléfiques qui se sont emparées du Trône du Roi Shang.
Creation of Gods 2 : Demon Force est lancé par un tout nouveau distributeur français, Space Odyssey, dont le dirigeant a quitté The Jokers en 2023, pour promouvoir entre autres les productions de Heylight Pictures qui font le pont entre Paris et la Chine en matière de vente. Le premier épisode était sorti chez Eurozoom et était plutôt passé inaperçu en dehors des fans absolus de ce type de cinéma chinois. On souhaite évidemment un sort plus radieux à cette superproduction qui combine magie, arts martiaux, combats de guerre, et monstruosités en tout genre, d’autant qu’elle est très réussie. Le long-métrage, totalement palpitant d’un bout à l’autre, rivalise directement avec Le Seigneur des Anneaux, cette fois grâce à un déploiement d’argent et d’effets spéciaux gigantesques. Le Graal poursuivi par les héros n’est pas un anneau mais un pouvoir bien plus redoutable, qui donne à celui qui le possède des capacités divines immenses. On peut comprendre alors pourquoi les simples hommes de chair se battent pour obtenir ce Saint Graal, qui non seulement offre l’immortalité, mais surtout la puissance absolue.
L’avantage de cette deuxième partie demeure qu’elle éclaire l’ensemble de la première partie qui était assez confuse avec cette profusion de personnages, de noms chinois, et de magiciens divers. Le mal et le bien sont cette fois bien distingués, même si une figure féminine qui succède au Grand Commandant du Roi hésite à rejoindre les troupes de Ji Fa. Une lutte entre le héros et elle s’engage alors, faite de coups, violence et détermination. Ce sont bien les femmes aujourd’hui qui donnent aux blockbusters une dimension supérieure et somme toute très intéressante. Le spectateur est accroché à cette histoire où les pouvoirs magiques rivalisent toujours plus de créativité pour mettre à bas les ennemis. À la façon du Seigneur des Anneaux, on ne cesse de se demander comment les héros vont pouvoir résister à ces assauts de haine et de magie, même si secrètement on en est persuadé.
Creation of the Gods 2 : Demon Force est une œuvre exubérante, emphatique, sans doute destinée à faire valoir aux Américains la capacité de production de la Chine. En tout cas, ce cinéma s’inspire des légendes du grand empire asiatique, et ce n’est pas pour nous déplaire. Même si parfois le récit s’encombre de longueurs ou surenchères fantastiques pas toujours très utiles, on en ressort avec des images plein les yeux et la tête. Il ne reste plus qu’à espérer que cette aventure épique saura convaincre les spectateurs français, plus habitués à une langue américaine pour ce genre de long-métrage.