Le 31 octobre 2024
Une réflexion tendre et grave à la fois sur la paternité et la transmission.
- Réalisateur : Xabi Molia
- Acteurs : Sylvie Testud, Kad Merad, Kacey Mottet-Klein, Tiphaine Daviot, Amir El Kacem, Paulette Frantz, Françoise Miquelis
- Genre : Comédie dramatique
- Nationalité : Français
- Distributeur : Haut et Court
- Durée : 1h24mn
- Date télé : 4 mars 2020 22:40
- Chaîne : France 3
- Date de sortie : 2 mai 2018
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Résumé : Joseph ne parvient pas à joindre les deux bouts. Sa petite entreprise d’escroquerie au porte-à-porte, dans laquelle il a embarqué son fils Micka, est sous pression depuis que le propriétaire de l’appartement où vit toute sa famille a choisi la manière forte pour récupérer les loyers en retard. Joseph a plus que jamais besoin de son fils, mais Micka rêve en secret d’une autre vie. Loin des arnaques, loin de son père..
Critique : En 2009, Xabi Molia réunit Julie Gayet et Denis Podalydès pour en faire un couple de losers magnifiques dans 8 fois debout, puis il poursuit en 2013 avec les mésaventures de deux demi-frères accumulant les échecs dans Les conquérants. Il semblerait bien qu’il affectionne tout particulièrement les anti-héros.
Ce troisième long-métrage nous le confirme, à travers la description fort bien écrite (Molia est aussi écrivain) d’une famille dont les difficultés financières sont joyeusement compensées par la l’apparente désinvolture et l’optimisme assumé d’un père de famille qui, en parfait virtuose du mensonge, se persuade et parvient à convaincre les autres, de la normalité de son existence coincée entre arnaques et esbroufe. Artisan de l’embrouille réfractaire à toutes conventions, il songe d’ailleurs à passer le relais de son petit business à son fils qui, lui, ne rêve que de se démarquer de cette vie de galère que ce père, qu’il aime pourtant tendrement, lui a imposé depuis sa plus tendre enfance et de devenir acteur.
- Copyright Guy Ferrandis
Devenu père depuis peu, le réalisateur se pose la question de l’héritage intellectuel et culturel à laisser à ses enfants. A travers cet attachant duo père/fils teinté d’autant de respect que de défiance, d’admiration que de non-dits, il relate la difficile émancipation d’un fils qui n’a d’autre choix, pour exister enfin, que de se libérer de l’emprise d’un père désormais trop encombrant.
- Copyright Guy Ferrandis
Xabi Molia se lance alors dans une comédie sociale capable de maintenir en permanence légèreté et humour sans pour autant perdre de vue la dureté des conditions de vie d’une certaine catégorie de la population de la France d’aujourd’hui.
Alors qu’il tourne Le terrain, un documentaire sur un club de footballeurs d’Aubervilliers, une des villes les plus pauvres de France, il prend conscience que dérision et bonne humeur peuvent constituer un fabuleux rempart contre la misère.
Evitant habilement l’écueil du misérabilisme ou du jugement, il préfère nous faire partager le regard gentiment amusé qu’il porte sur les tentatives vaines de ses personnages à rentrer dans le rang pour l’un et à démarrer une nouvelle vie pour l’autre. Plaçant son récit au cœur d’une réalité faite de drame et de comédie, il fait de Comme des rois, un film à la fois âpre et lumineux dont l’intensité est portée par un impeccable duo père/fils. Une mise en scène discrète laisse éclater toute la bonhomie de Kad Merad et rend touchant ce roi de l’arnaque qui aurait pu facilement devenir insupportable, pendant que Kacey Mottet-Klein, à la croisée de l’enfance et de l’âge adulte, transmet avec énergie cette sensibilité brute qui fait toute la beauté de son personnage.
Agréable comédie douce-amère, Comme des rois trouve le ton juste pour évoquer avec dextérité des situations graves et nous embarquer dans un univers burlesque et chaleureux.
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