Le 26 septembre 2010
Le récit se noie dans les conventions du film de prestige « à décors » et « à costumes » et l’emphase de la biographie musicale, mais comporte quelques belles séquences.
- Réalisateur : Jan Kounen
- Acteurs : Nicolas Vaude, Anna Mouglalis, Mads Mikkelsen, Natacha Lindinger, Elena Morozova, Radivoje Bukvić
- Genre : Drame, Biopic, Historique
- Nationalité : Français
- Distributeur : Wild Bunch Distribution
- Durée : 1h58mn
- Date de sortie : 30 décembre 2009
- Festival : Festival de Cannes 2009
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Résumé : Paris, 1913. Coco Chanel est toute dévouée à son travail et vit une grande histoire d’amour avec le fortuné Boy Capel. Au Théâtre des Champs-Élysées, Igor Stravinsky présente "Le Sacre du printemps". Coco est subjuguée. Mais l’œuvre, jugée anticonformiste, est conspuée par une salle au bord de l’émeute. Sept ans plus tard, Coco, couronnée de succès, est dévastée par la mort de Boy. Igor, réfugié à Paris suite à la révolution russe, fait alors sa connaissance. La rencontre est électrique. Coco propose à Igor de l’héberger dans sa villa à Garches, pour qu’il puisse travailler. Igor s’y installe, avec ses enfants et sa femme. Commence alors une liaison passionnée entre les deux créateurs...
Critique : D’où vient cette tradition qui veut que le film de clôture du premier festival de cinéma du monde soit souvent une œuvre manquée ou mineure ? Cette coproduction ne déroge pas à la règle, sans mériter pour autant l’éreintement ou l’indifférence qui entourèrent sa présentation cannoise en 2009. On peut se demander d’abord si le choix de Jan Kounen, ex-cinéaste mode à gros sabots, était vraiment le meilleur pour filmer cette idylle hors du commun ; d’un autre côté, la forte personnalité du cinéaste aurait pu transcender l’aspect un peu lisse du scénario. Force est de reconnaître que Kounen ne s’en sort pas si mal : loin de conforter l’apriori de l’éléphant dans un magasin de porcelaine, le réalisateur se la joue assez finement, notamment dans une première demi-heure fascinante où la rareté des dialogues et la force des images (le sifflement d’un spectacle en avance sur son temps par des bourgeois conformistes) donnent un curieux air de produit décalé que l’on aurait aimé retrouver par la suite. Malheureusement, le récit se noie ensuite dans les conventions du film de prestige « à décors » et « à costumes » et l’emphase de la biographie musicale, qui veut que les moments créatifs les plus forts coïncident avec les tourments de l’existence sentimentale : moins subtil qu’Amadeus de Forman ou Un grand amour de Beethoven de Gance, Coco Chanel & Igor Stravinsky évite pourtant le naufrage du récent Concert et ne tombe jamais dans la mièvrerie. Si Mads Mikkelsen est un peu fade, Anna Mouglalis ne démérite pas, encore que sa prestation « à la Marion Cotillard dans La Môme » peut agacer par moments.
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