Le 20 novembre 2018
- Scénariste : Sylvain Runberg>
- Dessinateur : Joan URGELL
- Genre : Action , Drame
- Editeur : HACHETTE, Robinson
- Famille : BD Franco-belge
- Date de sortie : 7 novembre 2018
- Durée : T.1
Une histoire sur les ravages de la guerre civile, fiction si proche de la réalité.
Résumé : Un village d’Europe, de nos jours, voit arriver les troupes gouvernementales, appelées pour maintenir l’ordre dans un pays qui a basculé dans la guerre civile. La garnison s’installe, les habitants survivent, les résistants s’organisent, jusqu’à ce que la tension laisse place à l’action, la mort et la répression.
Imaginer la tragédie de la pire des guerres, celle qui oppose un même peuple, des voisins, des familles, n’est hélas pas très difficile à notre époque. Le conflit syrien, avec ses centaines de milliers de morts, ses millions de réfugiés et son issue horrible, nous le rappelle, alors que les Balkans avaient imprégné les années 1990. C’est plutôt dans l’ambiance de ces dernières que se situe Clivages, au cœur d’un village pluvieux et d’un hiver rigoureux, avec des personnages aussi divers que facilement identifiables. De la médecin mère de famille attentive et courageuse, le maire un peu lâche mais consciencieux, le militaire de carrière dur mais juste, jusqu’au capitaine belliqueux et sanguinaire, on a une impression de déjà-vu qui n’empêche pas l’intérêt immédiat pour cette situation proche du huis-clos, une escapade dans la capitale sera brève, l’essentiel de l’action se déroulant dans le village. Premier point important pour le scénario, il n’est pas dit quel camp a le bien, le droit, la justice pour lui. Les militaires partent effectivement avec un désavantage, mais les rebelles semblent tout sauf blancs comme neige. Les premiers ordres du colonel le montre plutôt humain, au contraire du chef de la résistance locale, mais de toute manière, comme dans toute guerre, ce sont les innocents qui paieront le plus lourd tribut.
© Hachette
Franchement, l’immersion dans ce village triste, qui subit des coupures de courant, des privations alimentaires puis des assassinats et attentats, se fait avec une déconcertante aisance, car le dessin donne le ton lugubre de l’histoire. Ainsi, les maisons paraissent défraîchies, les personnages ont tous des mines creusées, voire difformes, la pauvreté a envahi clairement les cœurs et les traits de ces gens qui peinent à espérer la fin du conflit. Les militaires possèdent eux ce côté apprêté, carré et discipliné qui empêche de se mettre à leur place, mais cette ligne peut être aisément franchie ou délimitée à nouveau dans les tomes à venir. Clairement, Clivages n’est pas une œuvre belle, au contraire son aspect correspond à l’horreur du thème, et ses couleurs ternes sont symboliques de la désolation.
© Hachette
Uchronie pas si évidente que cela dans une époque où les résurgences de tous les nationalismes font effondrer la paix et la démocratie dans beaucoup de pays, et où l’Europe abrite en son sein certaines dérives, Clivages est un avertissement et une immersion particulièrement réussis.
64 pages - 14,95€
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