Critique : Comment chroniquer un livre de chroniques ? Claude Ollier s’est penché avec son regard de romancier, de passionné de cinéma, sur les films de son époque. On découvre son avis qui aborde tout aussi bien Cléo de 5 à 7 d’Agnès Varda que Les Misfits, de John Huston.
L’auteur livre des réflexions approfondies, évoquant autant le contenu de l’histoire que l’objet filmique en tant que tel, revenant sur la place qu’il lui donne dans le septième art par ses choix esthétiques, ainsi que sa continuité ou sa rupture avec le flux des films préexistants.
Les textes, parfois difficiles à suivre, n’en sont pas moins intéressants. Si ces articles vous plaisent, vous aurez probablement très vite envie de lire Souvenirs Ecran, un ouvrage plus ancien, regroupant les autres chroniques cinéma de Claude Ollier.
Ici, l’auteur cherche la quintessence des films qu’il analyse, en tout cas quand l’espace qu’on lui accorde lui en laisse le temps, ou plutôt la place.
Car les chroniques denses sur certains œuvres, comme L’année dernière à Marienbad d’Alain Resnais font regretter que les articles sur d’autres long métrages comme Eva de Joseph Losey soient aussi courts.
Sensation confirmée par la grande réflexion sur la filmographie de Josef von Sternberg, qui se révèle passionnante à lire et donne envie de voir (ou revoir) les productions de ce réalisateur.
La préface et l’entretien entre Jean Narboni et Emmanuel Burdeau nous offrent un aperçu de la personnalité de Claude Ollier, en tant qu’auteur, romancier, mais aussi et surtout en tant qu’être humain.

Ce soir à Marienbad est à la fois une anthologie d’articles et un livre souvenir. C’est le regard d’un auteur et aussi d’un chroniqueur que l’on retrouve au fil de ces pages. Un homme qui aimait le cinéma nous offre son regard à travers des analyses substantielles, dont le temps n’a pas érodé la valeur.