Métro, boulot et...
Le 10 août 2010
Une histoire de passion amoureuse qui vaut surtout par le regard documentaire sur Milan et la justesse de ses interprètes.
- Réalisateur : Silvio Soldini
- Acteurs : Teresa Saponangelo, Giuseppe Battiston, Pierfrancesco Favino, Alba Rohrwacher, Gisela Buratino
- Genre : Drame
- Nationalité : Italien
- Distributeur : Pyramide Distribution
- Durée : 2h06mn
- Titre original : Cosa voglio di più
- Date de sortie : 11 août 2010
L'a vu
Veut le voir
Résumé : Anna a toujours fait ce que l’on attendait d’elle. Son métier de comptable lui garantit une sécurité de l’emploi. Son quotidien se résume à son lieu de travail, un train de banlieue, une relation rassurante avec Alessio dont elle espère un enfant, sa famille et ses amis pour qui Anna déborde d’attention et d’énergie. Lorsque Domenico entre dans sa vie, tous ses repères vacillent. Pour la première fois, sous l’emprise de l’amour, Anna va connaître le désir et la passion charnelle. Mais, Domenico est marié et père de deux enfants. Leur histoire d’amour, comme leur vie, repose dès lors sur un équilibre précaire fait de rendez-vous furtifs et clandestins à la pause déjeuner, d’étreintes passionnées dans un hôtel, de mensonges au quotidien. Et à chaque jour qui passe, Anna et Domenico en demandent un peu plus.
Critique : Silvio Soldini est certainement l’un des cinéastes italiens les plus connus depuis le succès international considérable de Pane e tulipani- Pain, tulipes et comédie, en 2000. Pourtant aucun de ses films suivants n’est sorti en France : ni Brucio nel vento, ni Agata e la tempesta, ni Giorni e nuvole.
Ce que je veux de plus s’intéresse à une histoire assez classique d’adultère mais en la situant dans un milieu de petits employés et témoigne de l’acuité du regard documentaire du cinéaste.
C’est surtout une vision inhabituelle de Milan, une ville qui a bien changée depuis Il posto, que l’on retiendra : nombre de scènes se déroulant dans les rames de métro ou les trains que les personnages empruntent pour aller de leur HLM de banlieue à leur lieu de travail en centre-ville, ou encore dans d’immenses centres commerciaux.
Le monde du travail est décrit avec précision : elle est comptable dans une société d’assurances, lui est employé dans l’hôtellerie, et l’interaction entre leur travail et leur relation amoureuse est au cœur du film, les deux amants ne cessant d’inventer des stratagèmes pour se retrouver à l’insu de leur entourage familial et professionnel.
L’impression documentaire est renforcée par le tournage caméra à l’épaule, en plan souvent serré malgré le format Scope, qui permet certes d’être au plus près des acteurs, mais confère aussi à l’ensemble un côté quelque peu informe. Cela pourra surprendre de la part d’un cinéaste jusque là très attaché au cadre et qui pêchait plutôt par une tendance au décoratif.
Cette impression est renforcée par une certaine mollesse de trait dans le dessin des personnages et une tendance à user de procédés de comédie usés. Le film peine bien souvent à dépasser les clichés (Les scènes de sexe dans le motel sont peu convaincantes et le voyage en Tunisie franchement inutile).
Pourtant, cette œuvre inaboutie se laisse voir sans déplaisir grâce à de nombreux détails bien vus et quelques beaux personnages secondaires comme celui de la tante, teinturière clope au bec, jouée par l’excellente Gisela Buratino, familière des films de Bellocchio.
Mais il faut aussi saluer la performance remarquable d’Alba Rohrwacher, au physique à priori terne, et de Pierfrancesco Favino, qui réussissent à rendre crédibles leurs personnages dont la vie bien réglée est soudain bousculée par la passion.
Galerie photos
Le choix du rédacteur
Votre avis
Pour participer à ce forum, vous devez vous enregistrer au préalable. Merci d’indiquer ci-dessous l’identifiant personnel qui vous a été fourni. Si vous n’êtes pas enregistré, vous devez vous inscrire.
aVoir-aLire.com, dont le contenu est produit bénévolement par une association culturelle à but non lucratif, respecte les droits d’auteur et s’est toujours engagé à être rigoureux sur ce point, dans le respect du travail des artistes que nous cherchons à valoriser. Les photos sont utilisées à des fins illustratives et non dans un but d’exploitation commerciale. Après plusieurs décennies d’existence, des dizaines de milliers d’articles, et une évolution de notre équipe de rédacteurs, mais aussi des droits sur certains clichés repris sur notre plateforme, nous comptons sur la bienveillance et vigilance de chaque lecteur - anonyme, distributeur, attaché de presse, artiste, photographe. Ayez la gentillesse de contacter Frédéric Michel, rédacteur en chef, si certaines photographies ne sont pas ou ne sont plus utilisables, si les crédits doivent être modifiés ou ajoutés. Nous nous engageons à retirer toutes photos litigieuses. Merci pour votre compréhension.