Carthago T.14 : Courbée, je me redresse – Christophe Bec, Ennio Bufi – la chronique BD

Critique :Face au succès de Carthago, Christophe Bec a décidé de prolonger la série qui s’enrichit d’un quatrième volume depuis la (belle) fin du cycle principal. Le scénariste a imaginé ce que devient le monde après le cataclysme qui a fait vaciller l’humanité, dans un monde où la nature reprend ses droits, notamment sous la mer. Dotée de caractéristiques physiques exceptionnelles avec ses branchies, Lou Melville s’adapte à cet environnement, mais un accident l’a conduit sur ce curieux monastère en effervescence.

Christophe Bec, Ennio Bufi – Les Humanoïdes associés

Ce second volume du « diptyque du Bagarreur » dénoue dans la violence le fil tissé dans le précédent tome. L’album met en scène le fanatisme d’une partie de la communauté religieuse revenue à une forme de paganisme dans un monde où les règles de la civilisation s’effritent. Le réalisme des dessins d’Ennio Bufi fait toujours mouche, avec quelques planches spectaculaires sur lesquels ont prend plaisir à s’arrêter, bien servi par la mise en couleur d’Andrea Meloni qui joue parfaitement sur les nuances de bleu. En dépit d’un scénario qui tient toujours la corde grâce aux talents de conteur de Christophe Bec, la série montre quelques signes d’essoufflement : et à la fin de l’album et malgré le cataclysme, Lou Melville se retrouve à nouveau aux prises avec des personnages bien connus des lecteurs de la série. Un bémol qui n’a pas de quoi effrayer les nombreux amateurs de la série d’autant qu’en matière de narration, Christophe Bec connaît son affaire et demeure capable de nous surprendre. Une chose est à peu près certaine : la série Carthago n’a pas encore trouvé son point final.

Christophe Bec, Ennio Bufi – Les Humanoïdes associés