Le 28 septembre 2018
Une série canadienne s’intéressant au sort des premiers habitants de Terre-Neuve. Si la mise en scène est faiblarde, la série tient le coup grâce à une fine analyse psychologique et à une reconstitution historique crédible.
- Réalisateur : John N. Smith
- Acteurs : Colm Meaney, Aoife McMahon, Deborah Pollitt
- Genre : Drame, Historique, Romance
- Nationalité : Canadien
- : Koba Films
- Durée : 6h
- Titre original : Random passage
- Date de sortie : 4 avril 2004
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Résumé : XIXème siècle. Mary Bundle a huit ans lorsque sa mère meurt pendant la famine en Irlande. Expédiée à Terre-Neuve comme aide domestique, elle aboutit, après bien des mésaventures, dans le petit village de Cap Random où elle rencontre d’autres immigrants marqués par la vie, qui ont un lourd passé à oublier. Seules la foi et la ténacité de Mary pourront assurer l’avenir de ce coin perdu, balayé par la mer et par les vents...
Date de sortie en DVD : 26 septembre 2018
Notre avis : Après Marguerite Volant en 2017, l’éditeur Koba films continue son exploration des séries canadiennes « d’antan ». Cette fois, c’est Cap Random (2002, première diffusion en France en 2004) qui est dans le viseur.
Cette adaptation de deux romans de l’auteur Bernice Morgan, Random passage (1992) et Waiting for time (1994), nous narre la vie des premiers habitants de Terre-Neuve au début du dix-neuvième siècle.
(C) 2002 Blue Heaven Productions - Cité-Amérique Tous droits réservés
L’action se situe dans un petit port de pêche, le fameux Cap Random, près de la ville de Saint-Jean (plus vieille municipalité du Canada).
Le roman Random passage décrit l’action par le biais de deux personnages : l’introvertie Lavinia et le chef de village Thomas. L’adaptation télévisée se focalise sur les trois principaux protagonistes : outre Lavinia et Thomas, c’est la vive et déterminée Mary « ballot » qui retient l’attention du spectateur.
Si Marguerite Volant relatait (un peu) le contexte historique, Cap Random décrit minutieusement, tout au long de ses huit épisodes, la vie difficile de ces colons partis d’Irlande et d’Angleterre pour s’offrir un nouveau départ.
Cette contrée canadienne est loin d’être une sinécure pour ses habitants qui doivent faire avec un environnement inhospitalier et des conditions de vie particulièrement rudes. Dans l’épisode 4, Mary « ballot » résume – de façon cynique – leur situation : « si ce lieu est béni de Dieu, on nous a vraiment filé les miettes ».
Cap Random est présenté comme une série romantique. Ce terme est exagéré dans la mesure où l’on a plutôt affaire à une série dramatique, tant les malheurs ne cessent de s’accumuler pour nombre de colons. La mort rôde à chaque instant. C’est sans doute une façon de signaler que la vie était alors difficile dans ce territoire sauvage.
En plus d’affronter un climat capricieux, les habitants du Cap ne ménagent pas leurs efforts, en particulier dans le milieu de la pêche. Leur travail n’est par ailleurs pas récompensé à sa juste valeur puisqu’ils sont exploités par des gens de condition plus élevée.
(C) 2002 Blue Heaven Productions - Cité-Amérique Tous droits réservés
En insistant à plusieurs reprises sur les occupants des résidents du Cap, cette série comporte un côté réaliste, à la limite du documentaire. Ce hameau de bord de mer constitue ni plus ni moins qu’une micro-société qui s’est constituée non loin de la grande ville, Saint-Jean.
Si la série est filmée de façon impersonnelle et sans recherche particulière par John N. Smith, on pourra tout de même louer l’idée de lier l’environnement et ses habitants. Cette nature évolutive représente le temps qui passe et influe sur le psychique de nos personnages.
D’ailleurs, à l’instar du roman Random passage, la série prend son temps pour décrire très justement les relations des personnages, qu’elles soient amoureuses, conflictuelles ou dramatiques. C’est ce ressort plaçant l’être humain au cœur de l’action qui empêche le spectateur de s’ennuyer ou de trouver la série redondante.
Jusqu’à la fin, l’issue de cette histoire demeure incertaine. On est d’ailleurs tenu en haleine tant par les rebondissements que par l’analyse psychologique des personnages de ce hameau.
(C) 2002 Blue Heaven Productions - Cité-Amérique Tous droits réservés
A cet égard, John N. Smith fait preuve de beaucoup de sensibilité. On ressent de réelles émotions au gré des joies et des peines de nos protagonistes. La distribution de qualité - ce qui n’est pas toujours le cas pour une série - n’est sans doute pas étrangère à cet état de fait. Les acteurs irlandais Aoife McMahon dans le rôle de l’extravertie Mary, Colm Meaney dans celui de Thomas mais également l’actrice Deborah Pollitt jouant Lavinia, ont donc été bien choisis.
En définitive, en dépit d’une réalisation "plan plan", Cap Random est une série se révélant touchante, et donc prompte à satisfaire son public féminin.
LE TEST DVD
Les suppléments :
0
Comme souvent chez l’éditeur Koba films, les bonus se réduisent à un espace découverte (sur le premier DVD) comprenant ici des extraits de son catalogue : Emilie et les filles de Caleb, Marguerite Volant, Poldark saison 1 et Victoria saison 1.
L’image :
Une image avec un bon rendu, mais les couleurs sont trop ternes. La série paraît ancienne alors qu’elle date de 2002. On aurait pu espérer mieux, d’autant que les 8 épisodes de 45 minutes chacun sont répartis sur 3 DVD.
Le son :
Un stéréo 2.0 qui n’est pas très puissant mais plutôt bien réparti dans l’espace. A noter que la série est disponible uniquement en français (le doublage est correct), ce qui est fort dommage.
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