Paradis : Amour - le dernier Ulrich Seidl

Présenté à Cannes, puis à l’Etrange Festival, le nouveau Ulrich Seidl se reconnaît dès les premiers plans longs et fixes... Notre avis à chaud.

L’argument : Trois femmes autrichiennes en quête d’épanouissement : la première part au Kenya pour y effectuer du tourisme sexuel, la seconde n’a que Dieu comme seul amour, la troisième souffre de surpoids et perd sa virginité dans un centre de thalassothérapie.

Notre avis : Pour remuer les consciences, l’Autriche compte dans son escarcelle deux grands noms du cinéma ; le palmé Michael Haneke et son compatriote Ulrich Seidl. Remarqué avec le dérangeant Dog days, il avait créé la sensation à Cannes en 2007 avec le merveilleux Import/Export. Le film fut injustement absent du palmarès de Stephen Frears et des membres de son jury. Pour son grand retour, la sexualité crue fait partie intégrante de Paradis : Amour. Point de doute, le cadrage millimétré ne trahit pas la griffe acérée de son auteur. Après quelques plans filmés sur sa terre natale, Seidl part planter sa caméra au Kenya où on y suit une quinquagénaire sexuellement frustrée, mère d’une ado obèse qui reste chez sa tante, laquelle préfère la faune humaine des plages paradisiaques aux animaux sauvages de la savane... Si le début est absolument fracassant d’un point de vue esthétique et narratif, cela se gâte ensuite à force d’appuyer sur le clou avec des scènes sexuelles hardies qui finissent par devenir répétitives. Reste l’interprétation ahurissante de la nouvelle venue Margarete Tiesel.

Après son passage par Cannes, le film sera présenté à l’Etrange Festival le 08/09 à 19h00