Call me Agostino

Un petit film mi-grave mi-guilleret qui nous emmène dans le domaine de l’art et de l’amour.

L’argument : Deux femmes tombent amoureuses d’Agostino le séducteur : la première, Hélène, est rêveuse et fuit la réalité. La seconde, Marianne, a les pieds bien sur terre. Dans un chassé-croisé autour d’une lampe cassée et de diverses conceptions de l’art, les trois personnages vont se perdre et se retrouver.

Notre avis : Dans ce film qui joue beaucoup sur l’image, les lumières et les silences, la joie du spectateur va et vient : autant certaines scènes peuvent sembler creuses et sans réelle destinée scénaristique, autant d’autres ravissent par leur fraîcheur. Les passages se déroulant dans l’atelier de confection d’abat-jour sont peut-être les plus réussis car ils rendent un naturel et une vie que l’on ne trouve guère ailleurs dans le film. Reste que le trio amoureux, interprété avec brio, fait passer un plaisir tout de comédie au film qui s’apparente par endroits à du théâtre. On se croirait un peu alors dans une sorte de marivaudage moderne, dans lequel, on le sait depuis Va savoir, Jeanne Balibar excelle. Mais, s’il faut poursuivre la comparaison, Call me Agostino n’a pas la maîtrise du film de Rivette et les longueurs et langueurs peinent ici à conserver l’ingénuité qui fait son charme. Quant à la ligne directrice, c’est-à-dire l’art en général et l’art tel que le vivent les personnages au quotidien, elle est à la fois ténue et trop appuyée, comme dans cette scène initiale au Louvre, et présente la pesanteur un peu artificielle d’un film d’école.