Les ailes du désir
Le 5 mai 2004
Entre tristesse légère et débordements lacrimaux, jolies absurdités et pathos plombant, un film sauvé par ses interprètes.
- Réalisateur : Nir Bergman
- Genre : Drame
- Nationalité : Israélien
- Editeur vidéo : TF1 Vidéo
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– Durée : 1h20mn
Entre tristesse légère et débordements lacrimaux, jolies absurdités et pathos plombant, un film sauvé par ses interprètes.
L’argument : La mort d’un père provoque l’éclatement d’une famille jusqu’auparavant très unie. La femme doit se battre pour s’en sortir financièrement et les enfants se sentent gravement abandonnés, en manque d’affection. Triste monde.
Notre avis : Quand on assiste à la présentation de cette famille nombreuse dont le quotidien se révèle rude (père mort, pas d’argent, mère absente, éclatement de la cellule familiale, angoisse existentielle...), on a peur que Nir Bergman éparpille son énergie dans tous les sens et n’arrive pas à mettre en valeur chacune de ces belles peintures de caractères (la mère et quatre enfants). Agréable surprise : on a tort. C’est précisément ici que réside la réussite du film. Si Nir Bergman introduit un à un tous les personnages de sa fiction, il ne les abandonne pas à un détour de bobine. En comparaison, les personnages secondaires paraissent moins bien croqués et confinent le plus généralement à l’archétype. Dans un Israël moderne et occidentalisé (les jeunes possèdent dans leurs chambres des posters du groupe Eels et du film Nikita), le cinéaste balaye les poncifs qui alourdissent considérablement toutes les fictions du cru (exit la religion) et châtie le vilain exposé didactique et les digressions politiques plombantes.
Alternant les vignettes drôlement absurdes (la demoiselle qui a envie d’examiner de plus près le sexe de son petit ami) et les parenthèses poétiquement mélancoliques (les deux adolescents, nus à la belle étoile, qui se frôlent, se reluquent sensuellement et n’osent pas avouer qu’ils s’aiment), le réalisateur porte un regard tendre et amusé sur cette touchante communauté d’individus qui tentent de faire un deuil. Pourtant, à mi-parcours, Nir Bergman décide de relire sa copie et n’évite ni la surenchère larmoyante ni le pathos (accumulation de situations terribles, musique artificiellement élégiaque...). Au bout du compte, il rompt avec une première partie légère et saupoudre son récit de débordements lacrymaux et de bons sentiments geignards. Le dernier quart d’heure en forme de précipité misérabiliste peut légitimement laisser perplexe. Heureusement, la pléthore de situations drôlement tristes et l’excellente interprétation compensent ces sérieux écueils et les traits trop appuyés.
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