Navrantissime
Le 19 décembre 2020
Michèle Laroque semble avoir pensé qu’il lui suffisait de réunir autour d’elle des acteurs habitués aux comédies populaires pour assurer le potentiel comique de son petit exercice de narcissisme filmique. Mauvaise idée. Tant pis pour le public.
- Réalisateur : Michèle Laroque
- Acteurs : Michaël Youn, Rossy de Palma, Gérard Darmon, Michèle Laroque, Pascal Elbé, Kad Merad, Françoise Fabian, Oriane Deschamps
- Genre : Nanar, Comédie romantique
- Nationalité : Français
- Distributeur : Universal - StudioCanal
- Editeur vidéo : Studiocanal
- Durée : 1h35mn
- Date télé : 10 juillet 2024 23:01
- Chaîne : C Star
- Box-office : 612 462 entrées France / 67 905 Paris Périphérie
- Date de sortie : 17 janvier 2018
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Résumé : Angela pense avoir une vie idéale. Elle vit à Nice, dans un bel appartement, avec un beau mari et une charmante ado. Mais le soir de Noël, sa fille la laisse pour rejoindre son petit copain, son mari la quitte et sa meilleure amie préfère prendre des somnifères plutôt que de passer la soirée avec elle. Le choc ! Angela n’a plus d’autre choix que celui de se reconstruire... et ce n’est pas simple avec une mère tyrannique, une meilleure amie hystérique et un psy aux méthodes expérimentales !
Critique : La crise de la cinquantaine, il semble que Michèle Laroque l’ait mal vécue. Près de dix ans après avoir, pour la première fois, mis en scène la pièce de théâtre Mon brillantissime divorce, elle continue d’exorciser ses démons en portant à l’écran cette histoire, initialement tirée d’une comédie britannique. Autant dire que le récit d’Angela, cette riche quinquagénaire au bord de la dépression nerveuse, lui tient à cœur. Et elle a pu compter sur ses amateurs qui l’ont aidée, dans le cadre d’une campagne de crowdfunding, à financer son projet de premier passage derrière la caméra. Il était certain qu’aucun producteur, du réseau de financement classique, n’aurait misé sur cette idée qui ne reposait sur rien d’autre qu’un excès malsain de nombrilisme.
Avant même de commencer à réaliser son premier film, il aurait fallu que Michèle Laroque signe un scénario dont l’efficacité comique puisse au moins se comparer à celle des spectacles qui ont fait son succès dans les années 90. Ce n’est malheureusement pas le cas. Le petit marivaudage qu’elle a écrit ne fait que cumuler des situations qui ont toutes été déjà vues dans les comédies romantiques bas de gamme. Celles qui, sous couvert d’un sentimentalisme tristement mièvre, font apparaître le célibat comme une malédiction dont il faudrait se défaire. C’est dans cet esprit parfaitement puéril que Michèle Laroque dessine la crise de la cinquantaine de son alter ego !
- Copyright Céline Brachet / Nolita Cinéma
Si encore les gags et les répliques avaient pu posséder un véritable potentiel humoristique... mais rien n’y fait. La lourdeur des échanges n’a d’égale que l’outrecuidance avec laquelle Michèle Laroche s’imagine en petite bourgeoise, filmée comme une rayonnante séductrice autour de qui tournent tous les hommes. Parmi ceux-ci, et hormis l’ex-mari interprété par Pascal Elbé et le playboy incarné par Michael Youn (un choix de casting dont on vous laisse seul juge !), le premier est l’inévitable psychiatre, incarné par Kad Merad. Un personnage caricatural au possible mais qui a au moins un avantage sur le film : celui de justifier les rares scènes SANS Michèle Laroque. L’autre soupirant est le marchand de fruits incarné par Gérard Darmon... un personnage trop peu fortuné pour qu’une relation amoureuse soit une seconde envisageable.
Le seul autre personnage que l’on se plaît un minimum à retrouver est celui de la mère d’Angela, mais uniquement grâce à l’énergie que dégage Françoise Fabian dans la peau de cette femme méprisante. Ce ton cinglant qu’elle apporte lors de ses quelques apparitions est la seule et unique source de second degré du long-métrage. Les autres caméos n’ont aucune réplique amusante à déclamer, et semblent en être conscients tant leurs prestations s’accumulent avec un pur dilettantisme. La mise à scène de Michelle Laroque, digne d’un banal téléfilm, ne tourne de toute façon qu’autour de son propre personnage. Son interprétation sans âme est donc le pire poids qui pèse sur les scènes qui se voudraient émouvantes. Il n’y a rien à faire : tout s’écroule dans ce désastre artistique qui se prétend comédie romantique.
- Copyright Céline Brachet / Nolita Cinéma
Le DVD
Pas de sortie blu-ray, direct to DVD pour Laroque, malgré son succès en salle.
– Sortie DVD : 22 mai 2018
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