Le 14 février 2025
Il se dégage de cette comédie sentimentale un vrai plaisir à suivre les extravagances amoureuses de cette Bridget Jones, la cinquantaine passée, habitée par une fraîcheur qui rappelle par bien des aspects la jeune et jolie célibataire d’il y a vingt-cinq ans.


- Réalisateur : Michael Morris
- Acteurs : Renée Zellweger, Hugh Grant, Colin Firth, Emma Thompson, Chiwetel Ejiofor, Isla Fisher, Leo Woodall
- Genre : Comédie, Romance, Comédie sentimentale
- Nationalité : Britannique
- Distributeur : StudioCanal
- Durée : 2h04mn
- Titre original : Bridget Jones: Mad About the Boy
- Date de sortie : 12 février 2025

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Résumé : Bridget Jones a cinquante-deux ans et deux enfants. Après le décès de Mark Darcy, avec qui elle a vécu dix ans de bonheur, elle est à nouveau en quête de l’homme idéal. Mais ce n’est pas si facile de se remettre sur le marché du célibat...
Critique : Bridget n’est plus célibataire. Elle a fait sa vie avec un brillant avocat avec lequel elle a eu deux enfants. Elle vit dans une demeure luxueuse de Londres et manifestement l’argent ne manque pas. Elle a été productrice de télévision et ses meilleures copines sont des présentatrices vedettes de son émission. Bref, elle pourrait couler dans un bonheur parfait, sauf qu’elle a perdu tragiquement son mari il y a quelques années et se morfond depuis dans la solitude et l’absence totale de relation sexuelle. Alors, il suffit d’un gros pétage de câble avec ses deux bambins pour qu’elle se décide à vivre sa vie de femme, en tombant folle amoureuse d’un jeune mec venu à son secours alors qu’elle était perchée sur un arbre.
Bridget Jones : folle de lui demeure une sympathique comédie romantique qui n’a pas peur des stéréotypes et exagérations. D’abord, qui des spectateurs aurait le luxe de se payer une maison en plein cœur de Londres et de fréquenter tout le gratin de l’univers de la télé ? Depuis qu’elle est veuve, Bridget n’a pas d’emploi et il faut une bonne engueulade de sa gynécologue, moins gynéco d’ailleurs que psy, pour qu’elle décide de reprendre le travail. Même à cinquante-deux ans, il lui suffit de débarquer dans les locaux de la télévision pour être tout de suite réembauchée, sans entretien, ni test, comme si elle avait tout juste trente ans. Le film présente un univers idyllique où l’esseullement de l’héroïne semble presque un caprice de princesse. Et pourtant, en dépit de son air pimpant qui, il faut l’avouer, la fait plus ressembler à une femme de quarante ans que de cinquante, elle ne parvient pas à se reconstruire une destinée amoureuse.
- Copyright StudioCanal
Bridget Jones : folle de lui est conçu pour offrir aux spectateurs deux heures dans un conte de fées moderne, où les princes charmants sublimes tombent amoureux des femmes de cinquante ans. L’ironie n’est jamais très loin dans le regard drôle mais piquant du réalisateur, Michael Morris, davantage connu sur le petit écran avec des séries à succès. Il est du genre beau gosse ce cinéaste, à l’instar du jeune éphèbe blond, aux yeux magnifiques, qui se précipite dans les bras de Bridget. Du coup, on se demande tout de même sur qui le metteur en scène a fantasmé ce récit, faisant un peu parfois passer son héroïne pour une cruche insouciante et débonnaire.
Mais le film fonctionne plutôt pas mal. Le spectateur décroche de vrais éclats de rire à l’égard de cette société londonienne, hautement bourgeoise, et surtout finit par véritablement s’attacher à cette héroïne des temps modernes, libérée et prisonnière à la fois d’un cadre de mère de famille qu’elle s’est imposée, au mépris de tout le reste. L’actrice, Renée Zellweger, interprète avec un véritable ravissement cette éternelle célibataire qui se cherche une raison d’aimer. Elle joue sur tous les traits, sans tomber dans le mélodrame larmoyant. Au contraire, elle rend son personnage lumineux et coloré, n’hésitant pas à se moquer d’elle-même dans ce sourire permanent qu’elle affiche sur le visage ou ses comportements insouciants à l’extrême.
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Les rares passages de Hugh Grant sont savoureux, dans la peau d’un éternel séducteur, qui vieillit et refuse de voir qu’il a perdu de son bagout donjuanesque. Les autres acteurs semblent s’amuser dans les traits de bourgeois londoniens, à la recherche d’une jeunesse infinie dont ils savent pourtant qu’elle n’existe pas. Le scénario d’ailleurs refuse de montrer des jeunes personnages dans le culte du jeunisme, qui en réalité est surtout cultivé par celles et ceux qui approchent la soixantaine.
Bridget Jones : folle de lui demeure un film sympathique par bien des aspects. On a plaisir à retrouver la fameuse Bridget Jones pour une troisième fois au cinéma, dans la peau de cette quinquagénaire décidée à revivre sa féminité. Et pour une fois, les hommes n’occupent surtout pas le beau rôle, laissant ainsi aux femmes la place pour dénoncer les excès du jeunisme à tout prix et la peur de la solitude.