Braven, la traque sauvage – la critique + le test blu-ray

Notre avis : Emmené de bout en bout par la stature de Jason Momoa, qui peine à percer avec des projets intéressants (on loue sa carrure, puis c’est à peu près tout), Braven a quelque chose de rafraîchissant tant il déroule son petit récit sans prétendre à plus que ce qu’il ne pourrait être. Une série B simple et efficace, sans surenchère (bien qu’on nous le vende un peu différemment) : voilà qui fait plaisir pour se divertir sans trop culpabiliser de regarder une daube. Même si le film s’oubliera vite, justement par son manque d’ampleur, son exécution honnête, faite avec le cœur, le rend assez rapidement attachant, notamment parce qu’il ne s’attarde pas éternellement sur la sempiternelle histoire de famille balourde. En réalité, Braven satisfait par l’utilité faite de chaque membre de cette petite communauté, tous actifs dans la lutte contre ces trafiquants de drogue, même la gamine, qui évite le classique rapt à la con avec tout ce qui s’en suit comme scènes émotions bidon.

Copyright : Metropolitan FilmExport

Bien qu’il prenne vraiment le temps d’installer son contexte, Braven surprend par sa volonté d’aller droit au but et de ne pas s’engouffrer dans d’inutiles palabres émotionnels susceptibles de briser le rythme soutenu. Cela ne surprendra personne, mais le scénario ne dispose pas d’une écriture brillante et c’est avec bon sens que le réalisateur Lin Oeding évacue tout sentimentalisme niaiseux pour une atmosphère plus en phase avec l’environnement, froid et bonhomme (barbe, conducteur de camion, muscle, baston, le combo classique). Braven n’insère que le strict nécessaire lorsqu’il s’agit de créer du lien entre les personnages, et même si le film souffre d’un jeu approximatif à plusieurs reprises, la sauce prend lorsqu’il s’agit de traiter la relation père / fils, maladroite et trop expédiée, mais finalement assez touchante. Le projet reposant majoritairement sur ses épaules, on sent Jason Momoa investi dans son rôle auquel il ajoute à la grande simplicité une présence solide et crédible, loin du super-héros indestructible que son corps massif laisse présager. Joe, son personnage, passe le film à se manger des coups et à y répondre, équilibrant une balance des forces qui vient conférer aux affrontements, plutôt réaliste (c’est pas Invasion Los Angeles quoi), tout leur intérêt et leur crédibilité. Si l’on reste assez déçu que Braven n’explore pas plus que cela la dimension "homme de la forêt vs. criminels citadins" en redoublant d’ingéniosité dans l’utilisation de l’environnement (on l’a dit, l’écriture n’est pas brillante), le déroulement des combats repose sur une logique pragmatique signifiante. Un modeste divertissement, sympathique et agréable à regarder.

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Le blu-ray :

Les suppléments :

Pas grand chose à se mettre sous la dent à part un "making-of" de 6 minutes lambda, avare en informations sur le projet. Dommage.

L’image :

On l’espérait, avec un tel cadre sec et froid, et Braven ne nous fait pas faux bond : l’image se dote d’un joli grain brut qui fait la force esthétique de ce petit film. Discret dans les scènes lumineuses mais très présent dans celles nocturnes ou simplement plus sombres, l’aspect argentique affecte un peu trop la définition un peu défaillante sur quelques plans, mais globalement ce transfert se révèle solide, avec une belle palette de nuances.

Le son :

VO et VF en DTS-HD 5.1 (on en attendait pas moins). Néanmoins on regrette le trop grand retrait du mixage dans ce film d’action. Les séquences d’affrontements manquent de rondeur et de puissance, ce que l’on pourrait attribuer à la volonté un peu intimiste du film. Si elles n’ont pas l’ampleur d’un mastodonte sonore, au moins les pistes audio sont assez complètes et équilibrées. Préférence pour la VO, le doublage ne vaut clairement pas la version originale et impacte en plus le naturel du mixage.