Tonton du bled
Le 20 octobre 2014
Fiévreux, étrange et fascinant. Une étonnante réussite remarquée au dernier festival de Cannes.
- Réalisateur : Rabah Ameur-Zaimeche
- Acteurs : Abel Jafri, Rabah Ameur-Zaimeche, Meriem Serbah
- Genre : Drame
- Nationalité : Algérien
- Durée : 1h37mn
- Date de sortie : 7 juin 2006
- Festival : Festival de Cannes 2006
L'a vu
Veut le voir
Fiévreux, étrange et fascinant. Une étonnante réussite remarquée au dernier festival de Cannes.
L’argument : A peine sorti de prison, Kamel est expulsé vers son pays d’origine, l’Algérie. Cet exil forcé le contraint à observer avec lucidité un pays en pleine effervescence, tiraillé entre un désir de modernité et le poids de traditions ancestrales.
Notre avis : Pour ceux qui ont osé clore le dossier Rabah Ameur-Zaimeche trop hâtivement, voici une seconde expertise qui devrait assurément laisser des traces plus tenaces. On était en droit de rester perplexe face à son très acclamé premier long métrage Wesh wesh, qu’est-ce qui se passe ?, qui en dépit d’intentions louables souffrait d’une trop grande disparité entre ce qu’il voulait raconter d’un point de vue dramaturgique et ce qu’il voulait asséner socialement. Alternant sans la moindre ostentation les envolées lyriques et les ambitions documentaires, Bled number one s’avère infiniment plus convaincant. Ameur-Zaimeche quitte la grise banlieue parisienne pour l’Algérie et dès les premières images soulève l’ambiguïté : il incarne de nouveau le protagoniste qui à la fin de Wesh wesh disparaissait dans les bois poursuivi par un flic qui tirait deux coups de feu. A partir de là, toutes les hypothèses sont plausibles : est-ce que l’action se passe avant ou après Wesh wesh ?
Inconsciemment ou non, le trouble se poursuit pendant toute la durée d’un film inapprivoisable qui progressivement dessine les contours d’une œuvre fragmentée, fiévreuse et personnelle. En creux, il scrute les faiblesses, les beautés et les contradictions d’un pays mais le voyage est avant tout initiatique. Sur un sujet qui a priori possède son cortège de lieux communs et de conflits binaires tannants, le réalisacteur édifie une quête identitaire étonnamment légère qui aborde pléthore de sujets parallèles sans s’abîmer dans la poésie poétoc, les digressions superfétatoires, le didactisme poids lourd, la gravité geignarde. Bref, toutes les choses qui fâchent. A mille lieux des effets de mode (la DV est bien exploitée, merci) et de la hype qui semble régner autour de lui, Ameur-Zaimeche n’a rien du petit malin mais peut-être tout du grand cinéaste. Petit à petit, il semble construire les prémisses d’une filmographie très cohérente. Pas de doute que s’il produit d’autres fictions de cette facture, il pourrait très vite se révéler indispensable.
Galerie photos
Votre avis
Pour participer à ce forum, vous devez vous enregistrer au préalable. Merci d’indiquer ci-dessous l’identifiant personnel qui vous a été fourni. Si vous n’êtes pas enregistré, vous devez vous inscrire.
aVoir-aLire.com, dont le contenu est produit bénévolement par une association culturelle à but non lucratif, respecte les droits d’auteur et s’est toujours engagé à être rigoureux sur ce point, dans le respect du travail des artistes que nous cherchons à valoriser. Les photos sont utilisées à des fins illustratives et non dans un but d’exploitation commerciale. Après plusieurs décennies d’existence, des dizaines de milliers d’articles, et une évolution de notre équipe de rédacteurs, mais aussi des droits sur certains clichés repris sur notre plateforme, nous comptons sur la bienveillance et vigilance de chaque lecteur - anonyme, distributeur, attaché de presse, artiste, photographe. Ayez la gentillesse de contacter Frédéric Michel, rédacteur en chef, si certaines photographies ne sont pas ou ne sont plus utilisables, si les crédits doivent être modifiés ou ajoutés. Nous nous engageons à retirer toutes photos litigieuses. Merci pour votre compréhension.