Bienvenue au Gondwana – la critique du film

Notre avis : Il aurait sans doute été plus facile de critiquer Bienvenue au Gondwana si sa qualité s’était rapprochée de celle de sa bande-annonce. Mais comme tout n’est pas toujours complètement blanc ou complètement noir, ce premier film de Mamane propose un bien étrange mélange entre l’esprit bon enfant attardé d’un humour gênant avec une satire loin d’être aussi lamentable. On ignore toujours comment peut-on autant se planter sur le premier en dispersant ça et là une critique parodique parfois pertinente sur son sujet, toujours est-il qu’il faut extirper ces quelques trouvailles pour ne pas les laisser au fond de cet abysse de nullité. La tâche se révèle très rapidement ardue lorsque la mise en scène plus plate qu’un bulletin de vote enfonce le (très) long-métrage dans un rythme amorphe, incapable de mettre en valeur un humour déjà bien bas de gamme. Mamane semble avoir oublié qu’il ne suffit pas de poser sa caméra au pif pour réaliser un film, qui plus est une comédie.

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Que le réalisateur du film vienne du milieu de la radio ne surprend alors plus du tout. On repense à Bienvenue au Gondwana (parce qu’on doit écrire dessus, sinon y a vraiment pas de raison de se le remettre en tête), et l’on en arrive à la conclusion qu’en chronique ou mini-série radiophonique, la recette appliquée à cette comédie aurait mieux fonctionné. Comme beaucoup, Mamane a voulu s’essayer au cinéma, art réputé et jugé noble, sans apposer sur son film un travail de transposition nécessaire à son expérience, sans se servir des particularités de ce médium pour justifier le bien-fondé du choix de réaliser un long-métrage. En soit, Bienvenue au Gondwana n’a aucune raison d’être un film, tant il ne propose rien sur un plan cinématographique ou même en terme d’écriture, parfaitement inadaptée à un format d’une heure quarante. Aucun souffle comique ne se dégage de ce ramassis (volontaire) de clichés, supposé susciter le rire en les usant jusqu’à la moelle (si le running gag est foireux dès sa première apparition, peu de chances que cela s’arrange par la suite), ni aucun entrain pour revigorer cet esprit léger. Bien dommage lorsqu’en parallèle est proposé une telle esquisse satirique de tout un système favorisant les dictatures, ce que peu de films français évoquent.

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