Ben is back - Peter Hedges - critique

Critique : Le récit, qui va se dérouler sur moins de vingt-quatre heures, décrit les conséquences familiales ravageuses d’avoir en son sein un junkie, quand bien même celui-ci tente de s’en sortir.
La mise en scène nerveuse, presque fébrile dès le début, installe une tension qui ira sans cesse crescendo.
A peine Ben a-t-il retrouvé les siens au prétexte de fêter Noël, qu’il ment sur les raisons de sa présence. Ce n’est pas tout à fait qu’il a pu rentrer chez lui avec l’accord de son "parrain" de la structure où il suit un programme de désintoxication. Sa mère, qui s’attache à croire en lui, est bien la seule dans la maison. On comprend bien, grâce à quelques mots et regards d’Ivy, la sœur de Ben (Kathryn Newton) et de Neal son beau-père (Courtney B. Vance), que l’addiction de Ben a bouleversé la vie de toute la famille, et ce à de nombreuses reprises, jusqu’à l’internement. Très vite, le comportement surexcité du protagoniste va confirmer les soupçons d’un drame qui couve. Holly, elle, veut absolument croire en la guérison de son fils, le couvant du regard, répondant à ses moindres demandes. Elle ira jusqu’à assister avec lui à une réunion type "Narcotiques Anonymes", où Ben va s’exprimer avec une impudeur inappropriée, très gênante pour elle.
Et pourtant, il n’est pas antipathique. Garçon intelligent, il essaie sincèrement de sortir de la spirale de la drogue, mais se trouve toujours rattrapé par ses démons.
La deuxième partie du film pèche un peu, en voulant amener le récit vers une course-poursuite plus formatée. Peu importe, ce film brut sort largement du confort habituel des productions américaines centrées sur la famille, et montre aussi une société moins lisse : l’exemple des pratiques à géométrie variable de la pharmacie, que les personnages vont fréquenter, en est un bon exemple.

Julia Roberts, qui sort largement de sa zone de confort, est exceptionnelle dans son rôle de mère courage, prête à tout ou presque pour sauver le fils prodigue.