Le 26 novembre 2017
Un petit film attachant qui souffre de quelques facilités.
- Réalisateur : Natalia Leite
- Acteurs : Paz de la Huerta, Dianna Agron
- Genre : Drame, LGBTQIA+
- Nationalité : Américain
- Editeur vidéo : Outplay
- Durée : 1h27mn
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– Année de production : 2015
– Sortie DVD : le 21 novembre 2017
Résumé : Sarah, une jeune femme lisse un peu paumée, s’ennuie entre son petit ami et son boulot de caissière. Jusqu’à ce qu’elle rencontre Robyn, une fille borderline qui lui fait découvrir la drogue, le strip-tease et la liberté.
Notre avis : Bare suit pas à pas le parcours initiatique de Sarah, jeune fille modeste qui vit entre sa mère, son petit ami, un travail débilitant et un refuge, le magasin de son père en instance de vente. L’ennui est patent : les garçons sont vulgaires, les discussions oiseuses et Jenny, une collègue, la surveille jusqu’à la faire licencier. Dans cette description minutieuse, la cinéaste parvient à trouver un ton, un rythme : elle surprend des propos volés ou observe des inconnus avec acuité, mais c’est dans les quelques passages ironiques, comme la reptation-nage dans le supermarché, qu’elle est la plus convaincante. De même le scénario (écrit également par Natalia Leite) multiplie-t-il les détails signifiants : Sarah, le jour de l’anniversaire de sa sœur, tache un coussin et, le temps qu’elle le nettoie, rate la cérémonie des bougies ; avec cette séquence comme avec quelques autres, plutôt efficaces, Sarah apparaît comme décalée ou à contre-temps. Il est vrai que la peinture du quotidien est sinistre, et on comprend sa volonté d’un ailleurs que vont symboliser à la fois des plans de ciel récurrents et, surtout, la rencontre de Pepper, vendeuse de drogue et paumée.
Jusque là, la révolte de la jeune fille se borne à faire des graffitis sur une pancarte immobilière et à « continuer » un tableau sur le mur. On s’en doute, la rencontre va changer le cours de sa vie : alcool, stupéfiants, pole dance, et surtout la découverte de la sexualité ; dans une très belle séquence au milieu d’un désert de sable, Sarah s’initie à une jouissance dont son copain apparemment la privait. Belle séquence, toute de sensualité et somme toute pudique, que vient conclure un autre plan ironique où un serpent blanc frôle son corps.
Si le parcours est assez prévisible, avec les projets et leur échec, la réalisatrice alterne facilités (la visite tournoyante à la ville-lumière) et trouvailles ingénieuses. Ainsi de ce plan symbolique dans lequel Sarah feint de se noyer et demande de l’aide à Pepper … qui l’enfonce. Il y a également dans les dialogues un mélange de banalités et de jolies idées, comme le fait de s’associer à un animal. Du coup, on hésite entre séduction et impression de déjà-vu, qui contaminent la mise en scène : la suppression de la profondeur de champ représente assez bien l’horizon bouché, mais nombre de séquences sont filmées platement, en caméra portée suivant les personnages.
Alors, ce qui rend le métrage attachant, c’est bien le portrait d’une jeune fille qui se métamorphose, prend de l’assurance et parvient à décider seule de son destin : la comédienne, Dianna Agron, excelle à incarner cette mue, jusqu’à sa démarche qui s’affermit au fil du temps. Elle arrive à quitter son petit copain, à parler à sa mère ; bref, elle devient adulte et, dans cette évolution, Pepper finit par n’être qu’une étape, précieuse mais forcément temporaire. Son personnage est d’ailleurs moins bien traité, souvent réduit à une succession de clichés.
Bare n’est pas parfait, encombré de situations déjà vues, et il agace parfois ; mais par son univers désespérant, même si la dernière séquence débouche l’horizon, par surtout l’attention portée à une héroïne attachante et dont on sent que le regard porté sur elle est fasciné, il mérite d’être découvert, d’autant qu’il n’est pas sorti en salles, ce qui est une injustice criante.
Les suppléments :
Il y a certes la bande-annonce, mais ce sont surtout les scènes coupées (7mn30) qui font le prix de ces bonus : sept petits moments, dont certains, comme l’annonce de la grossesse, donnent un peu plus de chair au film.
L’image :
La copie est lumineuse, avec ses couleurs coruscantes et ses contrastes soignés, et restitue fidèlement une photo qui table sur le naturel.
Le son :
Le choix s’opère entre deux VO (2.0 et 5.1) ; dans les deux cas, le son est plutôt doux mais précis, donnant tout leur sel aux dialogues et aux intonations. Pas de VF, mais une possibilité de sous-titres pour mal-entendants.
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