Bad Trip 3D, une soirée d’enfer - la critique du film

Le premier found footage en 3D (français !) accouche d’un film d’horreur dont l’humour franchouillard fait mouche, permettant d’oublier les passages moins réussis de cette œuvre à petit budget.

L’argument : La journée pas comme les autres de 4 amis qui fêtent l’enterrement de vie de garçon de l’un d’entre eux. L’alcool coule à flots au gré de leurs péripéties. Les rencontres surprenantes s’accumulent... les ennuis aussi.

Notre avis : L’indépendant Frédéric Grousset, auteur de l’intéressant Climax (2009), propose avec Paranormal bad trip 3D son tout nouveau film présenté lors de l’excellent festival Hallucinations collectives, situé à Lyon.

Le titre du film pourrait laisser entendre qu’il s’agit d’une parodie de Paranormal activity et de Very bad trip. Absolument pas. Il préfère principalement surfer sur le succès de ces deux films puisqu’il devait initialement s’intituler La dame blanche, ce qui est bien plus mystérieux mais clairement moins vendeur. >br>
Paranormal bad trip 3D est filmé selon le principe du found footage (REC, Paranormal activity, The bay...), qui est un véritable phénomène de mode dans le cinéma d’horreur actuel. Ce procédé a pour but d’immerger le spectateur en donnant un aspect très réaliste à l’ensemble.
Ce long métrage comporte deux parties bien distinctes : une orientée comédie avec un enterrement de vie de garçon et une autre qui lorgne vers l’horreur avec l’apparition d’événements surnaturels.
Le film débute donc par l’enterrement de vie de garçon d’un ancien pote. Pas de blagues lourdingues à la Very bad trip mais plutôt un côté franchouillard assumé qui fonctionne assez bien. Les diverses activités de cet enterrement de vie de garçon – jeux d’eau, dégustation fortement alcoolisée, séance de striptease – sont amusantes, sur le mode de Babysitting qui cartonne actuellement en salles.

L’un des protagonistes, à l’origine de cette nuit de folie, est visiblement le meneur du groupe. Il ne peut s’empêcher de sortir des propos à tendance sexuelle ou de se prendre en permanence pour un tombeur. Le côté extravagant du personnage ne peut laisser indifférent. Ses remarques ne sont pas fines mais sonnent toujours juste dans le contexte d’une soirée arrosée : “Moi si j’avais une gonzesse comme ça, je passerais ma journée au pieu” ; “ On serait resté un quart d’heure de plus, j’les baisais toutes les filles de la boîte.”
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Au milieu du métrage, on remarque une césure abrupte avec un basculement dans l’horreur. Au cœur d’une forêt hostile, les différents protagonistes sont confrontés à une force maléfique qui ne leur veut pas que du bien. Si cette partie n’est pas fondamentalement désagréable à regarder – les SFX sont bien fichus – elle n’est pas très originale non plus et surtout sa référence au Projet blair witch paraît trop évidente. Une autre source maléfique aurait été bienvenue pour éviter les rapprochements, ici inévitables, ainsi qu’une conclusion moins prévisible.

Généralement, dans un film à petit budget tel que Paranormal bad trip, le jeu d’acteurs est approximatif, voire carrément calamiteux. Dans le cas présent, les acteurs trouvent bien souvent le ton juste. Leurs excès sont justifiés par le fait que l’action concerne un enterrement de vie de garçon, susceptible bien souvent de déraper ou de partir en vrille !
Quelques mots sur la 3D pour terminer. C’est bien la première fois que l’on voit un “found footage” dans ce format. En cela, Frédéric Grousset peut apparaître comme un précurseur. Pour autant, même si on perçoit bien cette 3D par instants, elle n’apporte pas de réelle plus-value et demeure avant tout un élément de marketing. On aura toutefois la satisfaction que le premier found footage en 3D soit français.
Au final, Paranormal bad trip 3D constitue un petit film d’horreur français sympathique par son aspect franchouillard, mais qui aurait toutefois gagné à se démarquer de ses pairs et autres classiques du genre.