Allô maman ici bébé
Le 30 avril 2012
Thriller paranoïaque surestimé, notamment à Gérardmer, le nouveau film de Pal Sletaune nous laisse de marbre et suscite un ennui poli, malgré la relativement bonne prestation de Noomi Rapace.


- Réalisateur : Pal Sletaune
- Acteurs : Noomi Rapace, Vetle Qvenild Werring, Kristoffer Joner
- Genre : Thriller
- Nationalité : Norvégien
- Durée : 1h36mn
- Date de sortie : 2 mai 2012
- Plus d'informations : Le site officiel du film
- Festival : Gérardmer 2012

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– Année de production : 2011
Thriller paranoïaque surestimé, notamment à Gérardmer, le nouveau film de Pal Sletaune nous laisse de marbre et suscite un ennui poli, malgré la relativement bonne prestation de Noomi Rapace.
L’argument : Anna fuit son ex-mari violent, avec son fils de 8 ans, Anders. Ils emménagent à une adresse tenue secrète. Terrifiée à l’idée que son ex-mari ne les retrouve, Anna achète un babyphone pour être sûre qu’Anders soit en sécurité pendant son sommeil. Mais d’étranges bruits, provenant d’un autre appartement viennent parasiter le babyphone. Anna croit entendre les cris d’un enfant...
Notre avis : Grand Prix et Prix de la Critique à Gérardmer, Prix d’Interprétation à Rome pour Noomi « Lisbeth » Rapace, Babycall avait tout pour séduire et attiser notre curiosité. 1h36 plus tard, on ressort de la projection avec le sentiment que la concurrence dans ces deux festivals ne devait pas être très relevée. Certes le cinéaste Pal Sletaune parvient à faire illusion pendant le premier quart d’heure en créant une atmosphère de thriller surnaturel paranoïaque hyper réaliste grâce à une photo grisâtre et un décor de banlieue norvégienne glacial et passablement flippant. Le temps de quelques scènes saisissantes, notamment lorsque le personnage de Rapace épie sans le vouloir des cris d’enfant à l’aide de son babyphone (d’où le titre) et aperçoit son voisin transporter un corps dans le coffre de sa voiture, on se prend à rêver à une sorte de Fenêtre sur cour dans lequel l’ouïe remplace la vue. Puis on déchante rapidement lorsque le film part en roue libre dans une pseudo réflexion sur la folie enrobée dans un mystère bien mince, en laissant la pauvre Noomi se débrouiller comme elle peut.
Le problème n’est pas tant que l’on devine le twist final dès la première moitié du film, bien que cela soit tout de même un peu gênant, mais c’est surtout que la progression du récit, laborieuse, n’aide pas du tout à combler cette lacune et entraîne au contraire un désintérêt croissant, tant du point de vue de la résolution de l’énigme que de l’approche psychologique. A l’inverse des puzzles lynchiens, jamais on a l’impression de sonder les méandres mentaux de l’héroïne de Babycall dont l’enfermement progressif finit par nous laisser, logiquement, au seuil de sa folie. La mise en scène ne nous donnant pas les clés, nous préférons tourner les talons. Dommage.