Azor - Andreas Fontana- critique

Critique : Le récit se concentre sur le long déroulement de sombres manœuvres, que l’on sent très risquées, mais qui se trouvent comme étouffées dans les convenances puisque situées presque exclusivement dans des lieux luxueux, très chics et tfeutrés. On navigue exclusivement entre salons de grands hôtels, superbes demeures, piscines privées ou encore coulisses de champ de courses hippiques.

Yvan, le personnage principal, déplacé de son habituel environnement suisse, semble vivre ce voyage avec une relative placidité et un grand flegmatisme. On comprend très vite que son attitude est totalement à l’opposé de celle de son associé introuvable. Seuls quelques échanges avec son épouse dans le secret de leur chambre d’hôtel semblent montrer une certaine inquiétude sur le devenir de ces tractations secrètes et obscures qu’il n’a pas initiées lui-même. D’ailleurs, même si elle n’est pas toujours autorisée à participer aux réunions, c’est elle qui verbalise les dangers réellement encourus par la banque et par eux pour la même occasion. Chaque nouvelle rencontre est l’occasion d’une discussion avec l’un de ses clients, où tous les échanges sont à mots couverts et à double sens.

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Petit à petit, avec un sentiment d’angoisse qui augmente, on va comprendre malgré les apparences, dans quel marigot financier trempe Yvan, et jusqu’à quelles extrémités il est capable d’aller au bénéfice de sa banque, le tout bien sûr, sans se salir les mains.

Un bel exemple de thriller, que l’on pourrait qualifier de politico-bancaire, qui dit beaucoup sur le pouvoir de l’argent tout en ne montrant quasiment rien !

Le film a été présenté dans de nombreux festivals du monde entier, de la Berlinale à San Sebastian. En octobre 2021, Fabrizio Rongione a reçu le prix du meilleur acteur au Festival international de Gáldar aux îles Canaries.
En février 2022, il faisait partie de la section "D’Est en Ouest" du Festival A l’Est de Rouen.