Avengers, L’Ere d’Ultron - la critique du film

Critique : Faisons un saut dans le passé, un saut jusqu’au fameux mercredi 25 avril 2012. La France découvrait enfin, non sans une certaine impatience, le premier volet des héros les plus charismatiques de l’univers Marvel, réunis dans un film épique, pétaradant et époustouflant d’action. Le résultat fut monumental au box-office, avec 1.5 milliard de dollars de recettes, dont 625M aux USA, le troisième meilleur score de l’histoire !
Certes, si nous ne sortions pas de notre séance avec un sentiment de nouveauté, un petit rictus au coin des lèvres laissait transparaître le plaisir d’un bon moment passé et l’envie d’une suite. Rare pour un blockbuster américain.
Joss Weadon nous ayant laissé un souvenir savoureux de son consortium de super-héros, il était donc logique de penser que, trois ans plus tard, nous allions sortir de la salle avec ce même rictus de môme, des étoiles super-héroïques pleins les yeux… Si seulement…
Nous savions Joss Weadon amoureux des comics depuis son plus jeune âge mais nous ne savions pas qu’il aimait encore plus les fans. Là repose le problème essentiel d’Avengers, l’ère d’Ultron. En voulant faire plaisir aux fans, Joss en a oublié l’essentiel, se faire plaisir en suscitant la surprise, en prenant le risque de pervertir un script par trop linéaire, comme pour nourrir les attentes des spectateurs peu enclins aux changements de ton. Et pourtant ce ne sont pas les moyens qui manquaient. Outre un budget démesuré de 250 millions de dollars, une brochette d’acteurs tous aussi charismatiques les uns que les autres était au casting. De Robert Downey Jr., égal à lui-même (un peu trop même), à Scarlett Johansson, en passant par Chris Hemsworth, Chris Evans (…) et Mark Ruffalo. Des valeurs sûres pour un plaisir que l’on n’imaginait pas sur la pente descendante.
Le film de 2h20 est sûrement trop long. Il ne bénéficie pas d’une séquence d’introduction jubilatoire comme dans le premier opus, où les Avengers apprenaient à se dompter les uns les autres, et surtout d’une séquence finale monumentale, qu’il était, il est vrai, difficile d’égaler ou surpasser, tant elle s’avérait jusqu’au-boutiste dans la destruction. Pis, l’action cesse parfois pour macérer dans des séquences familiales un peu fastidieuses : elles ralentissent un peu le rythme (les deux scènes chez Hawkeye, joué par Jeremy Renner, ennuient).
Avengers 2 est cependant loin d’être un raté, comptant même plusieurs moments délectables. La scène où Tony Stark, vêtu de son armure d’Iron Man, elle-même complémentée de son armure hulkbuster, essaie de calmer un Hulk hors de contrôle, est extrêmement sympathique car tout y est : l’humour de Tony Stark, sa technologie, son génie, le tout face à un Hulk hors de lui que rien ne semble pouvoir arrêter. Seulement voilà, ces moments sont trop rares et ne mettent pas en scène le grand méchant et son armée.
En effet, parlons un peu du bad guy de service, le fameux Ultron du titre. Cette création de Tony Stark décide de s’emparer de l’armée du génie milliardaire, playboy philanthrope, afin d’effacer la race humaine de la surface de la Terre (ou une petite ville, sic) pour régner en maître sur la planète (coucou I Robot et toutes les références à l’intelligence artificielle tant à la mode aujourd’hui !). Malgré sa capacité à infiltrer Internet en quelques secondes, à prendre possession d’une armée de clones en quelques minutes, il ne parvient pas à contenir une dizaine d’humains et un dieu plus de trois minutes. Ce méchant, si réussi visuellement, n’arrive pas à atteindre le quart de la cruauté de Loki, vilain tortueux culte. Sa surpuissance ne nous permet jamais de croire en la vulnérabilité de nos héros, et sa disparition est par ailleurs expédiée. Il méritait un final plus percutant.
Malgré ce flot de négativité, le blockbuster s’emploie à bomber le torse et à gonfler les muscles. Le pedigree Marvel est respecté, les punchlines sont assez drôles. On y trouve pléthore de références aux films de la première et de la seconde phase, des séquences d’action vraiment plaisantes à regarder et une réalisation millimétrée dès le premier plan de la première scène qui impose une fluidité et une maîtrise des effets spéciaux impressionnantes.
In fine, Avengers 2 est un bon moment, sans surprises (surtout pour ceux qui auront suivi l’ensemble des bandes-annonces), mais non sans saveurs.

Extrait :

Bande-annonce :

Critique de Vincent Gallatier