Le 18 juin 2018
- Voir le dossier : Pixar, Les films Pixar, Box-office américain, Walt Disney Pictures
La polarisation du box-office américain garantit toujours plus au premier, et des miettes à ceux qui suivent. Retour en chiffres sur la résurrection de Pixar au cœur d’une actualité plus saine que les frasques de John Lasseter.
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Avec 180M$ en 3 jours, Les Indestructibles 2 est un soulagement, un vrai pour Disney qui vient d’essuyer l’un de ses pires revers récents avec le faux pas Solo : a Star Wars Story, toujours sous les 200M$ en un mois d’exploitation. Ce spinoff succédait à l’échec spectaculaire d’Un raccourci dans le temps, dont la combinaison a été ce week-end, de façon artificielle, gonflée à 245 salles, pour atteindre les 100M$, ce qui s’est merveilleusement produit, le film a gagné 88 écrans et a vu son audience exploser, alors que parallèlement, il sortait en vidéo. Bravo ? Oui, mais les recettes mondiales sont abyssales, avec 35M$ de recettes dans le reste du globe, des chiffres de série B et non d’un blockbuster à plus de 150M$. La Chine sauvera-t-il ce sommet de kitsch ?
Hormis ces deux échecs costauds, le groupe Disney, qui voit ses vues sur la Twentieth Century Fox remises en question par ComCast (Universal), a réussi deux gros coups en 2018 : le triomphe sans précédent pour un Marvel de Black Panther qui vient de dépasser les 700m et celui d’Avengers Infinity War qui a dépassé les 2 milliards de recettes dans le monde, et s’est même offert les meilleurs chiffres de la trilogie (664M$). Pour tenir ce raisonnement il faut ne pas tenir compte de l’inflation, car le premier Avengers demeure indétrônable (704M$), du moins pour l’instant, Infinity War se maintenant remarqueblement bien dans le top 10 pour son 8e week-end.
Avec ces hauts et ces bas, les chiffres des Indestructibles 2 étaient scrutés de près. Pixar en 2018 n’est plus la garantie d’un triomphe en salle, ni même d’un triomphe critique. Après quelques succès moindres sur le territoire national (Cars 3, Le Voyage d’Arlo, et à moindre niveau Coco) et le départ forcé du fondateur de Pixar, John Lasseter, après des accusations de harcèlement sexuel, le studio était attendu au tournant. Les Indestructibles est la suite d’une production apparue en salle 14 ans auparavant. La bonne réception n’était donc nullement acquise. Finalement, elle s’est avérée être bien plus performante qu’attendue. 180M$, c’est indéniablement le meilleur démarrage pour une production Pixar, le studio n’ayant dépassé les 100M$ qu’à 2 reprises auparavant sur 3 jours ; certes il s’agissait de deux suites : Le Monde de Dory (135M$) et Toy Story 3 (110M$). Le premier était le sequel inespéré du plus gros succès maison et le second bénéficiait de critiques dithyrambiques.
Pour les non-franchisés, Vice Versa est le Pixar qui a le mieux démarré avec 90M$. Sorti exactement il y a un an, Cars 3 s’était frayé un chemin avec difficulté : 53M$. En novembre, Coco avait eu forcément, hors de la saison phare de l’été, un démarrage moins brillant (50M$), mais, nonobstant, avait su se hisser au-dessus des 200M$ quand Cars 3 avait calé à 150M$.
Les Indestructibles 2, champion chez Pixar aux USA, pouvait se baser sur d’excellentes critiques (moyenne de 80/100, sur Metacritic) et bénéficiait d’un boulevard, avec une concurrence inexistante, en particulier dans l’animation, puisque 2018 a été aux USA extrêmement pauvre dans ce domaine, seul Pierre Lapin (mi-live mi-animé) avait au printemps réussi à attirer les bambins en salle. Le reste des films auxquels Les Indestructibles se confrontait, était destiné à un public adulte : Ocean’s 8 (79M$ en 10 jours) n’est pas armé pour braquer des centaines de millions de dollars de recettes ; la comédie Rated R Tag, avec Ed Helms, Jeremy Renner & co n’avait pas le budget (28M) pour faire peur à une comédie d’action animée ultra-populaire et se contente donc de 14m$ ; le remake de Superfly b’avait aucun potentiel et déçoit donc à peine (moins de 7M$ dans 2.220 salles).
Bref, quand les enfants américains ne regardaient pas Netflix le week-end dernier, ils étaient avec leurs parents pour le Pixar. Patience pour les Français, il ne sortira chez nous que le 4 juillet prochain.
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