Le 14 septembre 2018
Spécialité de la firme Amicus, le film à sketches fantastique trouve ici une illustration plutôt réjouissante, dans une édition soignée.
- Réalisateur : Roy Ward Baker
- Acteurs : Charlotte Rampling, Herbert Lom, Peter Cushing, Britt Ekland
- Genre : Fantastique, Épouvante-horreur, Film à sketches
- Nationalité : Britannique
- Distributeur : CIC Distribution
- Editeur vidéo : ESC Éditions
- Durée : 1h28mn
- Box-office : 36 348 entrées France
- Titre original : Asylum - Les Mystères d'Asylum (titre secondaire)
- Date de sortie : 1er mai 1974
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– Année de production : 1972
– Sortie du combo DVD + Blu-ray : le 18 septembre 2018
Résumé : Le docteur Martin passe un entretien d’embauche dans un établissement psychiatrique. Le médecin-chef, le Dr Rutherford, lui propose de passer un test tout sauf classique. Si Martin parvient à identifier l’ancien directeur de l’établissement parmi quatre patients, il décrochera l’emploi. Il est donc contraint d’écouter leurs histoires plus horrifiantes les unes que les autres.
- (C) Harbour Productions & Amicus - Sortie DVD & Blu-Ray : ESC Editions
Notre avis : Asylium est composé de trois histoires, plus un fil rouge « rattrapé » par une quatrième qui lui apporte sa conclusion : un psychiatre doit passer un test d’embauche, consistant à découvrir lequel parmi les patients est un ancien médecin. La structure justifie le film à sketch, chaque témoignage de malade fournissant une intrigue fantastique, chacune très différente des autres dans le thème, même si l’on retrouve un goût prononcé pour la caméra mobile, à l’affût, tentant de cerner une vérité qui échappe constamment. Dès le départ, le Dr Martin, montant l’escalier qui mène aux chambres, s’arrête devant des gravures d’un autre temps : la caméra les explore, les parcourt jusqu’à se retourner complètement ; le passage est franchi, la réalité s’estompe, le cauchemar commence.
- Copyright Amicus.
Qu’ont en commun les quatre patients ? D’abord d’être liés à un meurtre pour le moins inhabituel, et, plus curieusement, d’avoir un nom ou surnom qui débute par un « b », comme un clin d’œil du scénariste, Robert Bloch (célébrissime auteur de Psychose). Il y a Bonnie, agressée par les restes de sa rivale découpée en morceaux ; Bruno, tailleur impécunieux qui fait un costume à partir d’un tissu magique ; Barbara et son double Lucy, alter ego vengeresse ; enfin Byron, le médecin capable d’animer des poupées. Si le troisième segment, impeccablement interprété par Peter Cushing, ressortit au fantastique classique (la Hammer n’est pas loin) avec ses ombres menaçantes et son chandelier, les autres jouent la carte du contemporain et souvent de la grande clarté. Les objets ont dans tous les cas un rôle majeur : le congélateur, le costume, le bracelet, les poupées, autant de signes d’une époque matérialiste qui se retournent contre elle. Mais le scénario est traversé par des motifs anciens et des références explicites ou cachées : le vaudou y côtoie Frankenstein. En somme, le film raconte le conflit du modernisme et du tribal, du magique. Dès le début la femme de Walter (qu’il découpera en morceaux) parle de forces qui dépassent la vie et la mort, sombre programme que le métrage réalise point par point.
Bien sûr, c’est la règle, les sketches sont inégaux ; celui avec Charlotte Rampling, sur le dédoublement de personnalité, est largement supérieur à l’histoire assez convenue du tailleur. Mais l’ensemble est très soigné, sans ridicule, et Roy Ward Baker a assez de métier pour unifier et mener d’une main très sûre ces éléments disparates. Certes, le spectateur contemporain ne frissonnera que peu, mais le charme de cette horreur à l’ancienne et la conclusion sardonique font d’Asylium une œuvre intéressante, que l’on peut voir à la suite de Laurent Aknin dans les bonus comme une matrice de tout un courant des années 80.
Les suppléments :
Nous n’avons pas reçu le livret joint au coffret. Restent donc deux entretiens avec Laurent Aknin, l’un sur la Amicus (5mn), bref mais essentiel, l’autre sur le film lui-même (19mn) qui déborde d’informations et d’enthousiasme.
L’image :
On a un peu peur au début : le générique, en extérieur, est gâté par un grain épais et des parasites multiples. Mais tout rentre dans l’ordre dès la porte franchie : les couleurs sont plutôt vives, les noirs profonds, et, si la copie n’est pas immaculée, au moins fait-elle honneur à ce film au vu de son âge respectable. Précision : nous avons testé le DVD.
Le son :
Il n’y a qu’une piste, en VO, mais elle tient la route : la musique ne sature pas, les dialogues sont audibles. Même si l’ensemble manque de relief, là encore, en tenant compte des années passées, on peut se satisfaire d’un son clair et sans souffle.
- (C) Harbour Productions & Amicus - Sortie DVD & Blu-Ray : ESC Editions
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