Le 4 janvier 2020
Amour-eux fait la démonstration qu’un film a besoin de bien plus que le seul fait de réunir derrière une caméra un acteur d’une série française bien connue, et une starlette sortie de la télé-réalité. On attendra le deuxième film du réalisateur, Alexandre Laugier, dont on espère qu’il saura s’appuyer sur un scénario plus solide.


- Réalisateur : Alexandre Laugier
- Acteurs : Sabrina Nouchi, Thibaud Vaneck, Jessica Errero
- Genre : Comédie sentimentale
- Nationalité : Français
- Distributeur : Panoceanic Films
- Durée : 1h18mn
- Date de sortie : 8 janvier 2020

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Résumé : Emma a 17 ans. Belle, jeune, elle cultive une passion profonde pour le dessin. Elle aime la nature, la musique... Thierry approche de la trentaine. Jeune professeur de mathématiques, il est amené à remplacer l’ancien professeur de maths du lycée que fréquente Emma en classe de première. Au premier regard, Emma va tomber sous son charme, lui aussi.
- Copyright Panoceanic Films
Notre avis : Quand on pense aux relations entre élèves et professeurs que le cinéma a racontées, il est difficile d’échapper au sulfureux film de Jean-Claude Brisseau, Noces blanches, qui mettait face à face la sublime Vanessa Paradis et le troublant Bruno Cremer. Certes, le projet du jeune réalisateur, Alexandre Laugier ne poursuit pas une telle ambition. Le récit d’une rencontre amoureuse entre une lycéenne, récemment larguée par son copain, et un professeur remplaçant de mathématiques, emprunte un schéma classique, sur un mode sentimental. Les choses se nouent au détour d’un regard : immédiatement le professeur accepte le tutoiement de sa jeune élève, et Emma tombe sous le charme de son mentor.
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Les problèmes principaux de ce long-métrage demeurent le classicisme suranné des dialogues et de la mise en scène, et le manque total d’impertinence du récit. Vraisemblablement, le public visé est adolescent, adepte des romans à l’eau de rose. L’interprétation des comédiens ne sauve pas un récit qui succombe à des invraisemblances narratives terribles, comme cette histoire de coma dont la victime se réveille, sans la moindre lésion cérébrale. Cette amitié amoureuse qui se noue entre la lycéenne et le professeur, en pleine crise conjugale, ne convainc pas, tout autant que le déchirement du couple, ou la représentation si parfaite de la famille bourgeoise et bien-pensante. On a droit à tous les poncifs d’un cinéma sentimental et la pénurie des moyens renforce le sentiment d’une succession de scènes romantiques d’un autre temps. On ne parle pas de la musique et des effets d’image, qui rajoutent à la pauvreté de l’histoire.
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Toutefois, il faut saluer le courage d’un jeune réalisateur qui produit, finance, et met en scène un film par ses propres moyens. Alexandre Laugier fait la démonstration qu’on peut aller au bout de ses passions. On lui souhaite un scénario plus ambitieux, des moyens plus importants qui lui permettront de faire la démonstration de son talent.