Le 12 mars 2021
Un téléfilm généreux et qui tient à le montrer. Cette histoire de don d’organes est plombée par un excès de sentimentalisme.


- Réalisateur : Dagmar Seume
- Acteurs : Christina Hecke, Benjamin Sadle, Annette Frier, André Szymanski
- Genre : Drame
- Nationalité : Allemand
- Distributeur : Arte
- Durée : 1h35min
- Date télé : 12 mars 2021 20:55
- Chaîne : Arte

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Résumé : Un homme et une femme qui ont besoin d’une greffe doivent subir un don d’organes croisés par l’intermédiaire de leur conjoint respectif. Mais il faut que les deux couples, qui ne se connaissent pas, prouvent devant le comité d’éthique que des liens d’amitié les unissent.
Critique : Le souvenir d’un moment heureux fait perdre le fil de sa concentration à Sebi Blumberg, qui passe devant le comité d’éthique, pour une greffe que doit subir sa compagne, suite à une polykystose rénale. Celle-ci n’a plus la force d’attendre, après avoir beaucoup hésité : elle accepte le don d’organe. Et c’est son mari qui doit le lui fournir. Problème : le rein de son époux n’est pas compatible.
De son côté, Jan Kempe, suivi par le médecin que Caren Blumberg, rencontre un semblable problème de santé qui nécessite une greffe identique. Les deux couples seront convoqués par le docteur qui leur apprendra la possibilité d’un don croisé, grâce à une compatibilité absolument inattendue, permettant d’envisager cette solution miraculeuse. Le flou juridique qui existe en Allemagne autorise cette démarche. Mais les deux couples ne se connaissent pas et ils devront prouver leur longue amitié devant des médecins, des psychologues, des juristes. "Absurde", dit l’un des protagonistes. Oui, mais "l’amitié permet d’exclure les risques de trafic d’organes et le consentement doit être libre et éclairé", commente placidement le médecin.
Devenir proches pour sauver sa vie, quand on n’a socialement rien en commun : c’est le défi sur lequel se construit cette histoire qui raconte l’évolution des liens entre les quatre personnages, l’intérêt étant de savoir quelles stratégies sont mises en place et quelles conséquences elles induisent. L’itinéraire prévisible, impacté par des habitus de classes, engendre un rejet initial après quelques premiers échanges hypocrites. Une promenade en voilier ne réchauffera pas davantage l’atmosphère, d’autant que Jan se laisse tomber à l’eau dans une verticalité impressionnante qui n’a rien d’un accident. On imagine ce qu’un Chabrol aurait pu faire d’un tel scénario : mais évidemment, rien de tel dans ce téléfilm qui, après avoir organisé des épreuves attendues (un indice : les enfants vont s’en mêler), chemine tranquillement vers sa conclusion en forme de résilience, avec une bonne dose de sentimentalité.
Quelle fin ? Le titre donne la réponse, bien loin des Bronzés 3, long métrage auquel on ne pense pas du tout.