American Horror Story : Roanoke - la critique de la saison 6

Notre avis : Et de 6 ! Diffusée de septembre à novembre 2016 aux USA avec seulement 10 épisodes contre douze ou treize pour ses prédécesseurs (la série avait pris pour habitude de démarrer plus tard, aux alentours d’Halloween), la 6e saison de American Horror Story n’a pas eu le succès escompté.
Après l’énorme écho de la 3e saison bâtie autour de clans de sorcières (Coven), et le paroxysme d’audimat que fut Freak Show, qui allait être l’ultime saison avec Jessica Lange, la diva diabolique de la franchise, le succès d’AHS n’a eu de cesse de décroître depuis. Hotel (5e saison) avait largement déçu en installant Lady Gaga en prêtresse d’une saison plus érotique qu’ésotérique où l’esthétique clinquante était à réviser de toute urgence.
Roanoke corrige la bévue. Cette fois-ci l’action se passe dans le présent, avec des relents d’un passé colonial mystérieux, la disparition d’une colonie dans l’actuelle Caroline du Nord, Roanoke. L’idée est charismatique et vaut la présence trouble de nombreux personnages de hillbillies ou rednecks, forcément dégénérés, prêt à accueillir dans le culte et l’occulte une famille venue de la ville qui va découvrir l’horreur derrière l’histoire de leur nouveau foyer.
Avec une esthétique crade, un cadre réduit, l’audace de Ryan Murphy et Brad Falchuk est de s’attaquer aux chichis pénibles de la cinquième saison, dont l’écrin artificiel rendait l’ensemble pénible à regarder. AHS6 est trouble, essentiellement sombre, pour s’attaquer à la réalité atavique d’un environnement et d’une histoire de ténèbres. La narration elle-même en est complètement bouleversée, puisque les premiers épisodes forment un documentaire sur la famille qui intervient elle-même entre chaque scène où leur histoire est interprétée par de vrais acteurs. L’on bascule ensuite dans le found-footage pur, lors d’un épisode charnière, le sixième, qui relance l’intérêt après une action qui piétinait une peu dans le sordide des épisodes précédents, avec ses disparitions d’enfant, ses sacrifices humains et ses dégénérés à tête de cochon.
Moins pervers, beaucoup moins axé sur la sexualité et en particulier sur l’homosexualité que la 5e saison, Roanoke relance AHS dans ce que la série avait fini par perdre, l’effroi, l’épouvante, l’horreur, agitant ses canons de série de genre, plutôt réussie avec une partie du cast culte (Kathy Bates, Sarah Paulson, Angela Bassett, Wes Bentley, Evan Peters, Lily Rabe, et même la participation de Lady Gaga pour les fans) et quelques nouveaux venus au générique comme Cuba Gooding Jr. Des morts en série garantis de façon toujours truculentte.
Depuis les producteurs ont lancé AHS Cult aux USA, autour des élections présidentielles, une saison bien reçue par la presse, mais tirée par le bas de par ses résultats d’audience catastrophiques. Peu importe, AHS reviendra avec probablement les personnages centraux de Coven, 3e saison au carton foudroyant. Il lui faudrait une suite ou un cross-over. Il sera le bienvenu s’il marque le retour de... Jessica Lange. A suivre, donc.

Disponible en VOD, DVD et Blu-ray. Près de 40 minutes de bonus (spots promo, Roanoke au PaleyFest 2016)