Le 1er mai 2020
- Réalisateur : André Téchiné
- Acteurs : Carmen Maura, Alexis Loret, Mathieu Amalric, Roschdy Zem, Marthe Villalonga, Juliette Binoche, Jean-Pierre Lorit, Pierre Maguelon
- Distributeur : Bac Films
- Genre : Drame
- Nationalité : Espagnol, Français
- Date de sortie : 4 novembre 1998
- Durée : 2h00min
Un.jeune homme s’enfuit de chez lui et vit plusieurs semaines dans la nature. Repris par les gendarmes, il part vivre chez son demi-frère à Paris, où il rencontre une jeune musicienne. Une belle histoire, malgré une interprétation discutable d’Alexis Loret.
Résumé : Martin (Alexis Loret) se sauve en courant de la maison familiale où il vit avec son père autoritaire (Pierre Maguelon) et sa belle-mère (Marthe Villalonga). Pendant plusieurs semaines, il va vivre dans la nature, se nourrissant dans les poubelles ou volant dans les poulaillers. C’est dans l’un d’eux qu’il se fera prendre. Une fois relâché, il se rend à Paris chez son demi-frère Benjamin (Mathieu Amalric) qui vit en collocation avec une musicienne, Alice (Juliette Binoche).
Critique : Pas de doute, nous sommes bien chez André Téchiné (scénario coécrit avec Olivier Assayas et Gilles Taurand). Un jeune homme tourmenté, un secret de famille et une femme qui prend les choses en main.
On comprend assez vite le drame qui empêche Martin de vivre sereinement, mais l’essentiel n’est pas là. Le film tire sa force du personnage d’Alice, femme indépendante et déterminée : elle va aller jusqu’au bout de sa passion pour ce jeune homme qui ne pourra s’en sortir qu’en brisant le secret qui le mine, quelles qu’en soient les conséquences.
La majorité des acteurs joue une belle partition : Juliette Binoche est lumineuse et spontanée, comme souvent ; Mathieu Amalric incarne un homosexuel mal aimé par sa famille ; Pierre Maguelon, habituellement jovial, est ici fermé à double tour ; et Marthe Villalonga, droite et désespérée, cache le lourd secret. Le bémol vient d’Alexis Loret, qui a bien du mal à faire exister son personnage, finissant même par le rendre plus antipathique que le récit ne le réclame.
A cette réserve près, certes importante, le film est intéressant, partagé entre l’évocation d’une vie de province, celle d’un père chef d’entreprise qui mène son monde à la baguette jusqu’à l’extrême, et une vie de bohème parisienne, où une musicienne court le cachet, tandis qu’un comédien, dont la carrière peine à décoller, ne parvient plus à payer sa note d’électricité.
Ici, le réalisme social traverse l’univers romanesque d’un cinéaste qui, assurément, sait raconter des histoires. Mais il s’agit tout de même d’un film mineur dans la carrière d’André Téchiné.
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