Le 14 décembre 2018
Un spectacle naïf, très coloré, qu’il faut regarder avec une âme d’enfant.
- Réalisateur : Arthur Lubin
- Acteurs : Andy Devine, Jon Hall, Maria Montez
- Genre : Aventures, Fantastique, Romance
- Nationalité : Américain
- Editeur vidéo : ESC Éditions
- Durée : 1h27mn
- Titre original : Ali Baba and the Forty Thieves
- Date de sortie : 2 juillet 1948
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– Ce Blu-ray figure dans un coffret Cinq films épées de légende qui regroupe Échec à Borgia, La révolte des Cipayes, La rose noire, Ali Baba et les quarante voleurs, et Capitaine de Castille.
– Année de production : 1943
Résumé : Ali Baba, fils du calife de Bagdad, est obligé de fuir lorsque les Mongols, commandés par Hulagu Khan, prennent la ville. Le calife test tombé dans un piège tendu par le traître Cassim. Il est assassiné. de Bagdad est assassiné par le mogol Hulagu Khan et son armée. Courageux, plein d’aplomb, le jeune Ali est recueilli par les quarante voleurs dont il a découvert le fabuleux trésor dans une grotte. Dix ans plus tard, il en est devenu le chef. L’heure de la vengeance a sonné…
Notre avis : Dans un Orient fantasmé et lisse, Ali, fils du calife de Bagdad, échappe aux griffes des Mongols, découvre par hasard la grotte secrète de voleurs (le fameux « Sésame ouvre-toi »), prend leur tête et, dix ans plus tard, obtient sa revanche en même temps que l’amour de la belle Amara. Tourné en 1943, le film a sans doute été vu comme une allégorie sur la nécessité de libérer les peuples opprimés, mais il nous est difficile aujourd’hui de le voir avec sérieux ; il n’est que de citer la scène des voleurs caracolant en chantant ou celle de la danse des poignards pour imaginer à quel point la sauce hollywoodienne a métamorphosé le conte d’origine pour en faire un salmigondis joyeux et bondissant.
Les défauts sont criants : le manque de moyens, l’interprétation fade de Jon Hall, la mise en scène de Lubin, les dialogues, tout cela saute aux yeux. Et pourtant le film conserve un charme certain, dû à la rapidité des événements (et il y en a beaucoup), à l’énergie qui parcourt le récit ; rien ne vient perturber le rythme galopant, pas même l’histoire d’amour, traitée en passage obligé plus qu’en thème majeur. Alors on se laisse embarquer dans ce flux, haut en couleurs, l’œil perpétuellement attiré par des vêtements ou des décors improbables dans cette féerie kitsch qui évoque la naïveté du Voleur de Bagdad (Walsh, 1924) auquel il fait une référence explicite.
La beauté apprêtée de Maria Montez convient à l’imagerie de la princesse orientale, et Andy Devine, éternel second rôle, notamment chez Ford, insuffle la nécessaire touche comique ; pour le reste, on retient surtout le cabotinage des méchants, souvent savoureux, qui ajoute encore à la légèreté de l’ensemble. Si on parvient à retrouver son regard d’enfant, Ali Baba… peut se voir comme un livre d’images coloré, plein de mystères, dans lequel les traîtres sont très fourbes, les grottes cachent des trésors et les princes charment les princesses. C’est rafraîchissant.
Les suppléments :
Si la présentation de Linda Tahir (1mn40) est anodine, les deux études d’Evanghelia Stead, professeur de lettres et civilisations orientales à la Sorbonne, sont passionnantes : Mille et une Nuits au cinéma (30mn) résume le thème depuis Méliès avant de s’attarder sur le film de Lubin, ses différences avec le conte d’origine et son rôle idéologique ; Historiographie des Mille et une Nuits revient sur les contes eux-mêmes et leurs particularités. C’est érudit sans être pédant, donc précieux.
L’image :
A y regarder de près, on trouvera quelques menus défauts, mais globalement l’image restaurée est propre, soyeuse, et le technicolor chatoyant retrouve sa grâce.
Le son :
La VO est soigneusement nettoyée et, même si la musique est un peu acide, de bonne tenue. Les voix en particulier ont beaucoup de présence. En revanche la VF a mal vieilli.
Galerie Photos
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