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Le 18 avril 2006


Sensibles portraits d’êtres en proie aux cruautés ordinaires de l’existence, par l’auteur d’Inconnu à cette adresse.
Sensibles portraits d’êtres en proie aux cruautés ordinaires de l’existence, par l’auteur d’Inconnu à cette adresse.
Une jeune fille conjugue premier émoi et première amertume. Une autre dialogue longuement avec sa vieille voisine, ancienne modiste avide de compagnie, qui ne se remet décidemment pas d’avoir été jeune et belle. Une troisième rêve incendies et trahisons... Cinq récits, et autant de saisissants portraits : quatre femmes et un homme aux prises avec la tranquille cruauté de l’existence ou ses joies éphèmères.
Découverte en France avec le glaçant Inconnu à cette adresse, l’américaine Kressmann Taylor (disparue en 1997) se penchait dans ces brefs récits du côté de l’intime et de la pénombre des âmes. Elle dépeint avec minutie ces instants apparemment anodins, où se révèlent la courbe d’un destin et la nécessaire imperfection des choix. Fêlures imperceptibles, espoirs brisés, folie menaçante : l’éternel féminin, sous la plume de Kressman Taylor, n’a rien de réjouissant. Pourtant, dans son art de déceler l’invisible, elle traque aussi la beauté d’un paysage de printemps où se trouve peut-être le sens de la vie, la joie d’une étreinte aux conséquences consenties. Bonheurs certes fugaces, car l’aboutissement même de nos désirs est marqué au sceau de l’échec. "Tout ce que tu désires et convoites se dessèche dans ta main [...] Une fois le marché conclu avec le Seigneur, ta punition est de recevoir ce que tu demandais", assène une vieille femme. Mélancolique leçon de vie.
Kressman Taylor, Ainsi rêvent les femmes, (traduit de l’anglais par Laurent Bury), Autrement, 2006, 59 pages, 8 €