Aïe woze djoking - La chronique BD

L’avantage, avec Edika, c’est qu’on sait d’avance ce qu’on va trouver en ouvrant ses albums. Et pour ce 28e opus, le bien nommé Aïe woze djoking, la règle est la même. On est encore et toujours dans le recueil d’anecdotes tournant en eau de boudin et en dialogues surréalistes en deux temps trois mouvements. Mais bon sang, qu’est-ce que c’est drôle ! Edika, c’est toujours l’art et la manière de partir en vrille au bout de quelques planches, comme si ce qui était trop cartésien n’intéressait pas notre homme et qu’il ne trouvait d’issue que dans l’absurdité la plus extrême.

La grande force d’Edika c’est qu’il ne se prend jamais au sérieux. L’alter ego du dessinateur, Bronsky, intervient bien souvent pour lui sauver la mise quand, engagé dans une blague qu’on devine sans issue, Edika coince. Pas de chute ? Pas grave. Une créature aux lèvres pulpeuses et aux seins plus que généreux (récurrente depuis de nombreuses années !) traverse le dessin et atterrit dans le bureau de Bronski pour lui "péter son gag".

Edika en flanque partout, dans tous les coins, sort des planches et déborde. Sa marque de fabrique. Dialogues, détails, personnages, tout ça se bouscule dans un joyeux bordel, paradoxalement toujours organisé. Les idées de départ tiennent un petit moment, comme avec ce type qui devient complètement dingue en constatant que le couvercle des toilettes ne tient pas en place et retombe encore et toujours, alors que lui aimerait juste se soulager. Des solutions pour contrer ce désagrément, il va en trouver des tonnes... avant de terminer sur un brancard. Pour les plus jeunes cherchant la solution miracle afin de faire signer un bulletin de notes catastrophique, sachez que cette solution n’existe pas ! Mais qu’une prof compréhensive (vous savez bien, la récurrente !) ne fera pas de scandale si ce bulletin est devenu illisible.

S’il existe encore des lecteurs qui ne connaissent pas ce dessinateur apocalyptique, il est urgent de se ruer sur Aïe woze djoking. Edika n’innove pas, et c’est bien là tout son mérite. Il tient plus que jamais largement la distance. Et après tout, pourquoi se priver ? C’est juste pour rire !