Le 24 février 2025
En compagnie de deux hommes sincères et touchants, un voyage solidaire et écolo autour du deuil, de l’amitié et du sens de la vie.


- Réalisateur : Mathias Mlekuz
- Acteurs : Mathias Mlekuz, Philippe Rebbot, Marziyeh Rezaei, Josef Mlekuz
- Genre : Comédie dramatique, Road movie
- Nationalité : Français
- Distributeur : Ad Vitam
- Durée : 1h29mn
- Date de sortie : 26 février 2025
- Festival : Rencontres cinématographiques de Cannes, Festival d’Angoulême 2024, Festival Oeillades Albi 2024, Festival Alpe d’Huez 2025, Festival Valenciennes 2024, Ciné des villes, ciné des champs, Bourganeuf 2024

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Résumé : De l’Atlantique à la mer Noire, Mathias embarque son meilleur ami Philippe dans un road trip à bicyclette. Ensemble ils vont refaire le voyage que Youri, son fils, avait entrepris avant de disparaître tragiquement. Une épopée qu’ils traverseront avec tendresse, humour et émotion.
Critique : Après avoir enchaîné les seconds rôles au cinéma, Mathias Mlekuz passe à la réalisation avec Mine de rien en 2020. Une comédie sociale un peu passée inaperçue mais qui, entre rires et larmes, fait la part belle à la solidarité, à l’authenticité et au vivre-ensemble. Des ingrédients qu’il utilise à nouveau dans cette nouvelle œuvre, pourtant bien plus tragique et personnelle, puisqu’elle résonne comme une quête déchirante. Celle de vouloir exorciser la douleur causée par le suicide de son fils. Pour ce faire, lui vient l’idée de retourner sur les traces du dernier périple du jeune homme et de demander à son ami Philippe Rebbot de l’accompagner. Et ce qui s’annonçait comme le pèlerinage de deux hommes et d’un chien traversant l’Europe à vélo devient un docu-fiction dont il est difficile d’identifier la part d’improvisation et le travail d’écriture.
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Mais peu importe finalement car très vite, on se laisse emporter par ce duo de compères cabossés qui évoquent tour à tour la transmission, la parentalité, la résilience et la fragilité de la vie dans un joyeux désordre et sans se prendre au sérieux. Bien sûr parfois, la tristesse et la douleur s’invitent au milieu de leurs discussions mais leur amitié, que l’on devine inébranlable, sert de baume réparateur. D’autant que l’humour et même le burlesque n’oublient jamais de surgir juste au moment où un trop-plein d’émotions risque de nous faire vaciller. La scène de la présentation du Airbnb autrichien où les règles de vie sont expliquées par une propriétaire psycho-rigide (interprétée par une amie comédienne du réalisateur, donc appartenant au registre purement cinématographique) constitue un morceau d’anthologie.
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On rit, on pleure. Le temps d’un instant, on s’interroge sur l’impudeur à mettre en scène un tel drame. Et puis, la sincérité mâtinée de bonhomie de ce père endeuillé, affublé de son drôle de copain, a tôt fait de chasser cet égarement. Car c’est une belle leçon de vie qui nous est offerte ici. Un rappel que la mort fait partie de la vie et que la sagesse exige de la dédramatiser.
Gratifié de nombreux prix, entre autres du public, d’abord au festival du film francophone d’Angoulême cet été, puis dans différents festivals, À bicyclette prouve qu’il suffit de caresser l’être humain dans le bon sens du poil pour que surgisse une empathie que l’on imaginait à tout jamais confisquée. Réconfortant, émouvant et drôle, cet objet cinématographique atypique a décidément tout pour plaire.