Le 15 novembre 2021
Un film policier iranien dans la lignée de La loi de Téhéran. La question du trafic de drogue et de la difficulté pour les classes moyennes à survivre est traitée avec énergie et intérêt.
- Réalisateur : Saman Salour
- Acteurs : Mohsen Tanabandeh, Parinaz Izadyar, Samira Hassanpour
- Genre : Drame
- Nationalité : Iranien
- Durée : 1h35mn
- Titre original : Puff Puff Pass
- Festival : Festival Nouvelles Images Persanes 2021
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– Inédit en France. Année de production : 2020
Résumé : Mojitaba et Nasim vivent heureux avec leur nouveau-né, malgré leurs conditions de vie précaires : lui survit en louant de la vaisselle, elle en fabriquant des poupées bon marché. Un accident inattendu va sérieusement bouleverser leur quotidien et déclencher une série de drames révélant des vérités profondes.
Critique : 6,5 millions, c’est à peu près le nombre de consommateurs de stupéfiants en Iran. Le crack et les amphétamines font des ravages absolus, dans un pays où la passe de cocaïne purifiée coûte moins cher qu’une cigarette de haschich. La peine de mort est certes une arme brandie par les autorités pour lutter contre ce fléau, mais la crise économique est telle que nombre de membres de la classe moyenne s’adonnent à cette pratique pour améliorer leur pouvoir d’achat. Le film de Saman Salur s’entoure des deux supers-stars de iraniennes, Mohsen Tanabandeh que l’on verra sur les écrans dans le prochain long-métrage récompensé à Cannes Un héros, et Parinaz Izadyar (La loi de Téhéran) pour pénétrer les arcanes sombres d’un couple qui découvre à son insu que l’un des deux consomme et trafique de la drogue. Il y a dans l’entreprise du réalisateur une volonté explicite de conduire une aventure qui soit à la fois une illustration de la situation sociale des classes moyennes en Iran et une enquête menée à tambour battant. La part la plus belle est offerte aux femmes à travers des portraits saisissants de personnages en lutte contre le déterminisme, la tyrannie économique et en substance la domination des hommes.
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Saman Salur critique avec force le modèle sociétal iranien. On ne peut échapper aux clins d’œil cyniques du réalisateur quand il s’agit de filmer le voile interminable d’une femme qui se prend dans les roues d’un vélomoteur ou les portières des voiture. Il critique sans fard la posture des administrations publiques, notamment policières, où la corruption règne dans les échanges avec les administrés. A sa vision dure de la société, s’ajoute la critique du système de soins où la moindre opération chirurgicale, justifiée ou non, oblige les famille à s’endetter.
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Bien sûr, 3 puffs est un film iranien dans la pure tradition du cinéma persan. On pleure beaucoup. Les situations narratives sont souvent à la limite de l’invraisemblance. Mais l’aventure fonctionne bien. On se laisse emporter par la fougue de cette jeune mère de famille qui doit composer avec un univers urbain étriqué par les règlements, et les enjeux de survie qui pèsent sur sa famille. On découvre non sans plaisir la ville de Téhéran, et des modes de vie qui illustrent la complexité pour un pays comme l’Iran à faire avec son immense héritage culturel, son système administratif quasi féodal et les espaces de liberté que le peuple s’offre. Il est fort à parier que ce 3 Puffs ne passera pas inaperçu sur les écrans du monde.
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