12 ans d’âge - la critique

Un film touchant malgré un scénario quelque peu prévisible, cette comédie nous montre la beauté d’une amitié soudée...

L’argument : C’est décidé, Charles part en pré-retraite. L’occasion pour ce quinquagénaire et son meilleur ami, Pierrot, de commencer à profiter de la vie. Par leur imagination débordante, ces derniers vont passer leurs journées à s’adonner à toutes sortes d’activités qui les entraîneront parfois dans situations délicates, à la grande inquiétude des femmes de leur vie…

Notre avis : Avec des acteurs qui assument pleinement leur rôle, comme François Berléand (Dead man talking), devenu Charles, ou encore Patrick Chesnais (Je ne suis pas là pour être aimé), dans le rôle de Pierrot, la complicité entre les personnages nous plonge tout de suite dans une ambiance légère et bon enfant. 12 ans d’âge se veut tout autant une comédie qu’une leçon de vie, laissant entrevoir le goût du réalisateur pour les comédies italiennes : une gaieté permanente contrebalancée par une grande mélancolie. À une musique plutôt rock qui donne le ton à l’histoire, s’ajoute le langage cru des deux protagonistes, dont la complicité ne fait pas défaut tant dans la vie qu’à l’écran. Leurs différences et leur complémentarité font sens quand on les voit jouer, et on aurait difficilement pensé à d’autres acteurs pour incarner ce côté rock et cuir pour l’un (Patrick Chesnais), et ce côté à la fois sage et déjanté pour l’autre (François Berléand).
En revanche, il est difficile de ne pas se sentir un peu déçu par le scénario qui semble léger. L’attention est effectivement concentrée davantage sur le terrain émotionnel, à travers le jeu des acteurs, que sur l’histoire en elle-même. Frédéric Proust touche peut-être de trop près le stéréotype des "vieux" qui courent après leur jeunesse perdue et qui entrent dans ce que les deux inséparables appellent « le monde des j’en-branle-pas-une ». S’ajoute celui de la femme inquiète, qui marque un contraste dans le quatuor d’amis de longue date, avec les deux personnages féminins, Dany (Anne Consigny) et Cathy (Florence Thomassin).
Toutefois, Frédéric Proust est parvenu à retoucher les clichés de façon à lancer un clin d’œil au spectateur, tout en restant original. Le côté rebelle mais maladroit de Charles et Pierrot nous fait rire et le film penche vers l’autodérision. La mimesis nous montre que cette comédie reste avant tout une leçon de vie à travers ces quatre amis, et nous permet de créer notre propre devise à partir de celle des inséparables. Agir tant qu’il est encore temps… Avec modération bien sûr !

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